L’archive ouverte HAL fête ses 20 ans aujourd’hui. C'est l’occasion pour le Pôle IST de revenir sur l’histoire de cette archive et l’implication de l’Ecole des Ponts dans le mouvement pour le Libre Accès, au-delà même de HAL.

HAL a été imaginé en l’an 2000 par Franck Laloë, physicien, et Daniel Charnay, ingénieur de recherche, tous deux au CNRS. L’archive est déployée en 2001, d’où son nom choisi en référence au film de Kubrick expliquant le curieux acronyme associé à Hyper Articles en Ligne.

 

Dans l’esprit de ses inventeurs, il s’agissait de créer une base de données inspirée d’arXiv qui était dédié à la physique, mais dont la vocation serait pluridisciplinaire. Les débuts sont difficiles : à l’exception des physiciens, déjà rôdés au partage de preprints, certaines communautés peinent à partager, comme les chimistes par exemple. C'est aussi le cas des chercheurs en sciences sociales, mais rapidement une instance de HAL leur est dédiée, HAL-SHS, pour les inciter à déposer, et cela a fonctionné.

Par la suite, les inventeurs ont dû faire deux adaptations qui auront alors de nombreuses conséquences : autoriser la création de notices nues (en attendant que le texte intégral soit déposé), et créer des portails aux couleurs des institutions pour essayer de fidéliser les chercheurs. L’École des Ponts ouvre le sien en 2008, alimenté par de nombreuses collections, principalement une par laboratoire (voire par équipe), afin de permettre de valoriser la production sur des périmètres variables. Plus de 130 portails existent aujourd’hui. Mais au final, tout se retrouve dans HAL. C'est pourquoi le Pôle IST ne pousse pas au dépôt dans son propre portail, et ne privilégie d’ailleurs aucune voie du libre accès à une autre. Qu’importe le flacon, pourvu qu'on ait l'open access...

 

En 2006, l’archive HAL est reconnue comme plateforme nationale de dépôt grâce à la signature d’un protocole d’accord entre 25 institutions françaises s’engageant à mettre en œuvre une politique incitant leurs chercheurs à déposer leurs documents en texte intégral dans les archives ouvertes, dont HAL.

D’une part, HAL est naturellement moissonné par de très nombreux moteurs de recherche, au premier rang desquels Google Scholar mais aussi la base bibliographique Dimensions par exemple ou encore le moteur de recherche multibases de la Direction de la Documentation. D’autre part, HAL est aussi interfacé avec arXiv et PubMed afin d’épargner aux chercheurs le fait de faire un double dépôt, pensez-y !

 

Enfin, HAL s’inscrit dans un écosystème très dynamique pour répondre aux enjeux de la science ouverte ; en plus des portails et des liens techniques forts avec d’autres archives, on citera 2 plateformes connexes qui sont désormais très populaires auprès des chercheurs :

- Sciencesconf, un outil web entièrement paramétrable qui facilite l'organisation de rencontres scientifiques en prenant en charge tous les aspects liés à l'événement, depuis la sélection des contributions à l'édition des actes, en passant par la gestion des inscriptions et du planning des interventions.

- Episciences, une plate-forme d’épirevues, autrement dit des revues en libre accès qui puisent leurs articles parmi ceux déjà déposés dans des archives ouvertes telles que HAL mais aussi Zenodo ou encore arXiv, avant de les proposer à la revue par les pairs et de les publier.

 

HAL c’est aussi une communauté très solidaire de professionnels de l’Information Scientifique et Technique (réunis dans le club utilisateurs CasuHAL) qui se charge de l’administration des collections et des portails, et aussi de la modération des dépôts. Ce travail ingrat et fastidieux est pourtant indispensable pour assurer la qualité des métadonnées et permettre un signalement optimum de votre production. Pensez néanmoins à prendre quelques secondes pour copier-coller le résumé du document que vous déposez et mettre quelques mots-clés, et surtout, utilisez le DOI ! En effet, cet identifiant unique permet de récupérer automatiquement les métadonnées associées mais aussi, si par mégarde vous omettez de déposer le texte intégral et laissez une notice nue dans HAL, le DOI permettra de détecter s’il existe ailleurs une version Open Access de votre publication, grâce à l’outil Unpaywall. Cet outil, que vous pouvez exploiter simplement en installant l’extension associée dans votre navigateur, est aussi activé par HAL sur une notice sans fichier associé et génère un lien vers le PDF en haut à droite de la page.

Enfin un mot à destination de ceux qui seraient encore réticents à partager leurs publications :

- le Pôle IST est bien conscient de la diversité des pratiques d’une communauté à une autre, d'une institution à l’autre, d’un pays à l’autre… et ne fait pas donc de HAL la seule voie possible du libre accès. Il faut juste garder à l’esprit que nous pourrons vous assister plus facilement si vous faites un dépôt dans HAL-ENPC que dans une autre archive ouverte, celle d’un co-auteur par exemple.

- de même, si vous avez publié dans une revue nativement Open Access, nous comprenons que de déposer le PDF dans HAL vous donne l’impression de faire doublon, mais dans ce cas mentionnez le DOI dans la notice HAL et le lien sera fait par Unpaywall, comme indiqué plus haut. Cependant, gardez à l’esprit que si vous êtes chercheur CNRS, seuls les dépôts avec le texte intégral sont pris en compte pour alimenter votre CRAC (et bientôt RIBAC).

- la Loi pour une République Numérique (2016) vous protège, quelle que soit la politique de l’éditeur en matière d’Open Access. L’article 30 vous autorise à déposer la version postprint de votre article (autrement dit la version finale acceptée, sans la charte de l'éditeur) après un embargo de 6 mois pour les STM et 12 mois pour les SHS. Appliquer un embargo dans HAL est simple, référez-vous à cette page sur l’Espace Chercheurs.

- le Plan Science Ouverte de l'École, dans son volet Publications, ambitionne d’atteindre 100% des articles en accès libre d’ici 2024 ; nous atteignons aujourd’hui 72%... Ce plan est en parfaite cohérence avec le deuxième Plan National pour la Science Ouverte, mais aussi les exigences de financeurs tels que l’ANR ou la Commission Européenne au travers notamment du Plan S.

 

Le Pôle IST est à votre disposition pour vous donner plus d'informations. N'hésitez pas à contacter le documentaliste référent de votre laboratoire :

 

Frédérique Bordignon - 01 64 15 34 62 - @freddie2310

Delphine Du Pasquier - 01 64 15 34 68 - @DelphParis

Romain Boistel - 01 64 15 34 73 - @RomBoistel