Newsletter IST n°6, Mai 2013
   
 
Direction de la documentation
Pôle Information Scientifique et Technique

École des Ponts ParisTech
  
 
Dans ce numéro :
 
ORCID, un identifiant numérique unique pour
les chercheurs
 

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Pour présenter le projet ORCID, un article dans Nature commençait par rappeler la problématique bien connue de l’identification impossible des publications du chercheur prénommé Y. Wang pour lequel une requête dans Scopus ou dans le Web of Science remonte plus de 29 000 résultats rien que pour l’année 2012. On aurait donc affaire à un des auteurs les plus prolifiques qui soit !
Le projet ORCID (Open Researcher and Contributor ID) a vocation à résoudre ce problème en gérant les homonymes entre noms d’auteurs mais aussi les changements du nom sous lequel quelqu’un publie et en proposant d’autres services à valeur ajoutée que nous allons vous présenter dans ce dossier. Le principe repose sur l’attribution d’un identifiant unique et sur son exploitation par un maximum d’acteurs de l’édition scientifique.
 
Par ailleurs, de grandes bases travaillent déjà à l’interconnexion de leur système avec ORCID ; ArXiv, SSRN, Repec et surtout HAL qui a annoncé l’exploitation des données ORCID pour sa prochaine version, ce qui permettra de résoudre le problème des différentes formes de noms pour un même auteur.
Des initiatives antérieures
Il existe déjà des initiatives en la matière pour désambiguïser les noms d’auteurs, mais elles ont en général limité leur système à une discipline, une base de données ou même à une organisation. C’est par exemple un service proposé par ACM (Association for Computing Machinery) ; son AUTHOR-IZER Service offre la possibilité de créer le profil d’un auteur (avec toutes les publications qu’il souhaite y faire figurer, pas uniquement celles parues chez ACM), de l’intégrer sur d’autres sites ou encore de profiter d’informations bibliométriques (citations, téléchargements…). On trouve ici le profil d’un mathématicien. MathSciNet propose un service similaire, on y trouve d’ailleurs le profil du même mathématicien ici (accessible depuis l'Ecole uniquement).
Et on trouve des travaux du même auteur dans ArXiv, mais manifestement, celui-ci ne s’est pas créé d’identifiant sur cette base. ArXiv propose en effet un service similaire aux 2 précédents. Mais selon toute vraisemblance, les 3 systèmes ne communiquent pas.
 
Google Scholar permet aussi de se créer un profil et d’y faire figurer ses publications ; Google repère automatiquement des publications pour vous à partir du nom de famille que vous avez saisi dans votre compte ; celles-ci peuvent ensuite être associées manuellement à votre profil. L’objectif affiché est principalement de suivre l’évolution des citations d’un article, le service s’appelle d’ailleurs Google Scholar Citations.
 
Il existe bien d’autres initiatives du même genre, qu’elles servent uniquement à améliorer la qualité de la base à laquelle elles sont dédiées ou qu’elles incluent des services pour les auteurs, notamment la valorisation de leur production. Citons enfin les systèmes les plus connus que sont le ResearcherID associé à la base Web of Science et le Scopus Author profile. Ce qui est intéressant avec ces 2 systèmes, c’est qu’ils viennent de procéder à leur interopérabilité avec ORCID que nous allons maintenant vous présenter.
Le projet ORCID
Le système ORCID (prononcez [orkid] selon l’équipe projet) est présenté de façon limpide sur leur site :
ORCID provides a persistent digital identifier that distinguishes you from every other researcher and, through integration in key research workflows such as manuscript and grant submission, supports automated linkages between you and your professional activities ensuring that your work is recognized.
 
Pérennité, désambiguïsation, intégration et valorisation sont les maîtres-mots du système afin d’aboutir à un système de DOI pour auteurs.

ORCID est une organisation à but non-lucratif, créée en 2010 avec l’objectif de résoudre le problème de l’ambiguïté entre les noms d’auteurs en créant un registre d’identifiants uniques pour tous les chercheurs qui le souhaitent et aussi en mettant tout en œuvre pour que le système soit ouvert et permette ainsi l’interopérabilité avec d’autres systèmes comme ceux présentés plus haut.
 
Parmi les membres et/ou financeurs du projet, on retrouve des acteurs illustres de l’édition scientifique (Thomson Reuters, Elsevier, Nature Publishing Group, APS, Hindawi, Wiley, Springer, Plos…) et aussi de grands organismes de recherche ou de financement de la recherche (NIH, Wellcome Trust, CERN, Cornell University, Caltech, MIT, Microsoft Research, CrossRef…). Vu l’importance de ces acteurs, le fait qu’ils se soient regroupés et entendus sur un même projet et vu la nécessité absolue d’améliorer l’identification des publications, on peut prédire un bel avenir au système ORCID, peut-être à la hauteur du succès du DOI.
ORCID a donc été lancé fin 2012, et pour commencer, chacun peut se créer un compte et ainsi obtenir un identifiant. Un identifiant est une suite de 16 chiffres qu’il suffit d’accoler au préfixe d’Orcid.org pour créer l’URL qui pointera directement vers le profil. Exemple : http://orcid.org/0000-0003-4378-2981.
Enrichissez votre profil
Vous pouvez ensuite très facilement alimenter votre profil ORCID en chargeant manuellement des références, en trouvant vos publications à l’aide du moteur de recherche intégré mais surtout, si vous avez déjà un ResearcherID et/ou un Scopus ID, vous pouvez établir une connexion entre les systèmes pour d’une part rapatrier des données et d’autre part pour que les 3 profils soient tenus à jour. ATTENTION, pour que cette interopérabilité soit active, il est nécessaire de choisir le statut PUBLIC aux nouvelles références qui seront chargées. Ceci se fait au moment de la création du compte ORCID ou par la suite en modifiant ce paramètre dans votre compte.
 
(Si vous n’avez jamais créé d’identifiant Scopus ou ResearcherID, vous pouvez commencer par cette étape et créer en même temps votre identifiant ORCID.)
 
> Pour alimenter votre profil ORCID depuis votre ResearcherID, identifiez-vous sur le site du Web of Science et cliquez sur My ResearcherID. Il suffit ensuite de suivre les instructions ou de consulter le tutoriel dédié. C’est très simple.
 
Vous allez devoir décider si vous souhaitez que vos données de profil soient synchronisées avec ORCID et vous pouvez ensuite envoyer les références de votre ResearcherID vers ORCID. Si vous avez déjà des références dans ORCID, vous pouvez aussi décider de les importer dans votre ResearcherID.
Notez que depuis fin avril il est possible d'interroger le Web of Science à partir de ces identifiants qu'il suffit de renseigner dans le champ "Author identifiers" du formulaire de recherche.
 
 
> Pour alimenter votre profil ORCID depuis votre Scopus Author ID, vous pouvez utiliser la procédure pas à pas depuis la page d’accueil de Scopus ou consulter le tutoriel dédié. Là aussi, c’est très simple.
Il est d’ores et déjà possible d’alimenter votre profil ORCID avec les données actuellement contenues dans votre Scopus ID et de maintenir les données d’ORCID à jour ; en revanche, il n’est pas possible de récupérer dans votre Scopus ID toutes les références stockées dans votre profil ORCID, à l’instar de ce que fait déjà le ResearcherID. Mais cette fonctionnalité semble être déjà programmée pour les mois à venir.
Le rebond vers les profils dans le Web of Science et dans Scopus est ensuite possible depuis la page de profil ORCID :
 
 
Des services en plus
Le fait d’avoir un identifiant unique ne peut pas être un but en soi. Par conséquent, dès le début du projet, il a été prévu de mettre en œuvre les moyens techniques pour mettre à disposition facilement les données capitalisées pour un chercheur. C’est par exemple le cas du processus de soumission d’un article pour lequel, les données demandées au moment de la soumission (nom, affiliation, coordonnées) peuvent parfaitement être récupérées depuis le profil ORCID du chercheur. Nature Publishing group, Elsevier, Hindawi, APS ou encore Copernicus ont déjà annoncé qu’ils allaient intégrer le recours aux identifiants ORCID lors du processus de soumission.
On peut même envisager que les systèmes interagissent encore plus pour qu’une fois l’article accepté, le profil ORCID soit mis à jour automatiquement. Toutes les parties concernées gagnent du temps et les risques d’erreur sont minimisés.
La sollicitation de financement ou encore le dépôt de brevets pourraient également reposer sur l’ORCID. Par ailleurs, de nombreux autres services peuvent être déclinés. Lorsqu’il sera possible de saisir et d’exploiter les données d’affiliation d’un chercheur, les organismes de recherche pourront ainsi facilement identifier les publications de leurs chercheurs. Et lorsque les données de financement seront elles aussi intégrées et interrogeables, ce sont les organismes financeurs qui pourront suivre l’impact de leurs subventions.
Pour être complet et montrer la souplesse du dispositif, il faut savoir qu’il est possible de gérer finement les autorisations d’accès aux références associées à un profil en choisissant de les mettre au statut PUBLIC, PRIVE ou encore LIMITE (aux organismes autorisés à les exploiter, comme un établissement de recherche, un éditeur, un organisme de financement...).
 
 
Enfin, les déclinaisons d’exploitation de cet identifiant sont ensuite infinies et ne sont pas réservées qu’aux applications qui l’ont déjà intégré. Comme il se traduit très facilement en une URL, il est possible de l’associer à un profil dans des réseaux sociaux (voir Newsletter IST n°3) ou dans une signature de mail.
 
N’hésitez pas à contacter le Pôle IST pour une éventuelle assistance dans la création et l’exploitation de votre ID ORCID.
Open Access
Le groupe Open Access de l'Ecole des Ponts est en train de se constituer.
Nous vous rappelons qu'il s'agit d'un groupe d’échange informel sur le sujet de l’OA avec des chercheurs convaincus par la philosophie et les documentalistes de l’Ecole. Il s’agira d'échanger de bonnes pratiques et d’aborder les problèmes techniques, juridiques et politiques de l’OA et que chercheurs et documentalistes s’enrichissent mutuellement de leurs expériences et compétences. On y parlera du principe des archives ouvertes, des relations avec les éditeurs, de leur politique en la matière, etc... La première réunion aura lieu le 30 mai, à l'Ecole.
Si vous souhaitez rejoindre le groupe (notamment si votre laboratoire n'est pas encore représenté...), n'hésitez pas à nous contacter.
 
Pôle IST de la Direction de la Documentation, des Archives et du Patrimoine
Frédérique Bordignon (01 64 15 34 62 -  @freddie2310)
Florence Rivière (01 64 15 34 14)