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Le début de cet été est placé sous le signe du championnat pan-européen de football masculin, compétition qui, à cause de la pandémie, avait dû être repoussée d’une année. Espérons que, lors des retransmissions télévisées, on pourra de nouveau faire un barbecue dans le jardin. Il est peu vraisemblable que des projections publiques, avec des milliers de spectateurs, aient lieu. À la maison, les discussions autour de la composition des équipes, des entrées de joueurs et des décisions des arbitres. À la télévision, les conversations entre experts concernants les variantes tactiques et les scènes décisives pour le résultat des matchs. Tout cela émouvra bientôt l’Europe du foot. Hier, le 11 juin, premier jour du championnat, Turquie – Italie. Le mardi 15 juin, le grand favori et champion du monde en exercice, la France, affrontera l’Allemagne, à Munich. Ce sont donc 24 équipes qui joueront dans 11 villes différentes, telles que Bakou, Londres ou encore Bilbao, au beau milieu d’une pandémie pour gagner la coupe. Les joueurs, les entraîneurs, les soigneuses et les soigneurs des nations participantes s’y sont préparés depuis des mois. Le quotidien est totalement axé sur les journées de match. Rien n’est laissé au hasard. Tout est soigneusement préparé. Chaque petit détail compte : la préparation mentale, la bonne forme physique et le jeu d’équipe. Et les fans ? Malgré la pandémie, des spectateurs seront admis dans les stades, dans la plupart des cas toutefois avec une jauge limitant fortement l’accès aux places disponibles dans les stades. Beaucoup de fans ont des idées précises de ce qu’il faut faire pour avoir du succès. Et un vrai fan ne lésine pas sur les dépenses : des tricots, des écharpes, des drapeaux, les tickets, les voyages … Dans l’univers du football, tout le monde le sait bien : sans investissement ni effort, cela ne marchera pas.
Dans le sport de compétition, il y a de nombreux aspects pesants. Le risque de se blesser, les scandales de dopage. Il faut trouver le bon entraîneur. L’environnement social doit convenir au sportif en question. La tentation des gains immenses. Et à 35 ans, la plupart ont atteint la fin de leur carrière. Il faut apprendre à temps de composer avec ce fait, en tant que « pro ». Celui qui dispose d’une équipe compétente et d’entraîneurs équitables a de la chance. Les convictions personnelles comptent aussi pour beaucoup. Une foi qui te soutient. Alors on peut lever la tête à nouveau et continuer.
L’apôtre Paul montre que le sport et la foi ont beaucoup en commun. Dans l’une de ses lettres, il se sert d’une image tirée du monde des tournois et des compétitions : « Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix? Courez de manière à le remporter. » (1 Corinthiens 9:24). Le sport de compétition exige avant tout de la dévotion, de la préparation quotidienne à la rencontre afin de donner, le moment venu, 100 % ou plus ! L’attitude des sportifs de haut niveau sert d’exemple à Paul, exemple que les chrétiens doivent suivre. C’est seulement ainsi qu’on remporte la coupe. C’est sur cela que nous, en tant que chrétiennes et chrétiens, doivent orienter notre quotidien, voire notre vie entière.
Maintenant déjà, nous faisons l’expérience de moments de bonheur et de plénitude, parfois de profonde paix intérieure. Pour beaucoup d’entre nous lors de beaux concerts et de représentations musicales. Ou encore grâce à un examen passé avec succès – résultat dû à beaucoup d’application et pourtant, un cadeau de Dieu. Un projet réussi dans la vie professionnelle ou à l’église – résultat d’un travail concentré et, là aussi, un cadeau de Dieu. La guérison après une longue maladie – grâce à l’engagement des médecins et du personnel soignant, mais également un cadeau de Dieu. Le bonheur de ne pas être seul, seule, de pouvoir construire une communauté. Trouver un sens et des buts dans la vie. Apprendre à gérer le chagrin et les déceptions. Et je peux m’étonner : un avant-goût de paradis est perceptible déjà, au milieu de tout ce qui est difficile ainsi que dans mon bonheur. L’énergie de Dieu est déjà présente, aujourd’hui.
« Moi donc, je cours, non pas comme à l'aventure; je frappe, non pas comme battant l’air. Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti … » (1 Corinthiens 9:26-27), continue Paul. Notre foi aussi a besoin d’entraînement, d’exercice, de passion, pour gérer les échecs. Des rituels familiers, des cantiques du Recueil ou la lecture de la Bible nous aident à y arriver. La foi, elle aussi, est un sport d’équipe. C’est pour cela qu’il y a des paroisses, des endroits où nous déployons nos multiples talents les uns pour les autres et où nous nous encourageons à exercer notre service dans le monde. Des endroits où nous acceptons la force que Dieu nous donne et où nous prions les uns pour les autres, mais aussi pour des personnes que nous ne connaissons même pas. Il en est dans la vie d’un chrétien, d’une chrétienne comme dans la vie des sportifs : tout ne marche pas, tout n’est pas toujours couronné de succès. Mais ce qui compte, c’est de s’accrocher. L’entraînement, la dévotion, la passion dans la vie de tous les jours comme au jour du match. S’accrocher à la mission que Jésus nous a confiée. La perspective du paradis, aujourd’hui et une fois totalement. La vie éternelle auprès de Dieu, notre prix, notre vraie finale.
Pasteur Hartmut Keitel