Toutes les études montrent qu'en France, depuis deux décennies, le nombre de bénévoles explose (1 Français sur 4 serait bénévole soit 16 millions de personnes), cependant on constate que si l’engagement sur une période précise augmente, celui sur une année à raison de quelques heures par mois ou par semaine diminue sensiblement. Et plus l’engagement est fort (quelques heures par semaine, chaque semaine), plus il diminue. Moins 10% en 6 ans, selon une étude faite par France Bénévolat à partir de sondages réalisés par l’IFOP !
Cela confirme parfaitement ce que ressentent les dirigeants associatifs : il n’est pas trop difficile de trouver et de mobiliser des bénévoles pour un moment particulier unique ou non répétitif, mais il est de plus en plus difficile de trouver des bénévoles prêts à s’engager pour une responsabilité durable et récurrente. Ainsi la mobilisation des bénévoles est inversement proportionnelle à la récurrence de la tâche et au niveau de responsabilité demandé, ce qui nuance considérablement l’explosion statistiquement constatée. « OK » pour un coup de main ou une responsabilité légère, « non » pour un engagement programmé. C’est le problème auquel se heurtent de plus en plus les associations sportives ou non. Les cadres bénévoles durablement investis sont si rares que de plus en plus souvent ce sont les mêmes qui doivent prolonger leur mandat, faute de trouver un remplaçant à leur poste !
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène.
- La législation a compliqué la gestion des associations, mais elle a aussi fait supporter de nouvelles et importantes responsabilités pénales aux dirigeants.
- La multiplication des offres de loisirs entraîne une diversification des activités et nombreux sont ceux qui, en participant à plusieurs associations, hésitent à se consacrer à une seule.
- Le besoin de liberté et un certain recentrage sur soi-même et sa famille. Un fait de société.
La réalité du terrain est ainsi assez éloignée des statistiques. Il semble malheureusement de plus en plus difficile de trouver un bénévole motivé, fiable, compétent et acceptant des responsabilités au long terme. Du coup gérer une association devient compliqué, surtout si l’on y rajoute les difficultés financières grandissantes liées à la diminution des subventions publiques et à la frilosité des partenaires privés sursollicités. Être bénévole et responsable semble ne plus être la partie de plaisir que les « anciens » ont connue. Dommage, mais inéluctable ! La parité reste heureusement une satisfaction puisque le bénévolat est équitablement réparti entre les femmes et les hommes et évolue selon la même courbe.
On se satisfait comme on le peut !