Vous êtes soliste et professeur au CNSM de Paris. Qu'apporte Beethoven à un jeune musicien?
C'est un des compositeurs qui fait le plus progresser et les années passées à l’étudier le révèlent toujours plus essentiel. Il est exigeant et enrichissant du point de vue instrumental, musical, humain…
Il aide les compositeurs et les instrumentistes à mieux comprendre la musique en général.
Que doit-on savoir pour bien l'interprêter?
Sa musique n’autorise jamais la routine. On doit toujours garder conscience à la fois de l’instant présent et de la globalité de l’oeuvre. Il se renouvelle sans cesse et l’interprète doit mettre en lumière cette créativité extraordinaire. Son écriture manuscrite est souvent raturée et semble laborieuse pourtant ses oeuvres possèdent la force de l’évidence tant elles sont abouties. On a d’ailleurs parfois du mal à imaginer qu’il était aussi un improvisateur exceptionnel. Des pièces comme la Sonate au Clair de lune laissent deviner cette attitude d'improvisateur.
Qu'aimez-vous chez lui?
J'aime l’intensité, l’autorité, l’urgence de sa parole musicale, l'architecture et l'aboutissement de ses pièces. Quand on est pianiste, on éprouve un immense plaisir instrumental à le jouer car ses partitions sont à la fois pianistiques et orchestrales. J’aime aussi son énergie rythmique. Beethoven est une source de vie positive, revitalisante. |