Newsletter n°25- Février 2012
 

Qu'est-ce que ?
 
Le complexe d’imposture
 
Un "complexe" est un raisonnement conscient ou inconscient à propos de nous-mêmes. On le reconnaît à ce qu’il est :
 
- excessif (le moindre décalage entre l’idéal et le vécu entraîne la condamnation)
- intempestif (le plus petit évènement peut être un déclencheur)
- stéréotypé (on réagit toujours de la même façon)
- répétitif (on crée au quotidien des situations qui alimentent le complexe)
 
Le "complexe d’imposture" est vécu par des personnes qui réussissent. Toujours à minimiser leurs réussites, elles pensent à tord qu’un jour ou l’autre elles seront démasquées et leur incompétence/limite sera reconnue par tous.  Ce complexe génère également une autre peur : la peur de réussir.

Pour en sortir, il faut tout d'abord  se poser les questions suivantes :

- Que pourrait-il m’arriver de pire si j'étais vraiment incompétent ?
- Que pourrait-il m'arriver de pire si je réussissais ?
- Si j’échoue, quel sera mon plan B ?
 

Rappelez-vous : l’échec fait partie du processus de succès. Pour réussir, il faut savoir échouer.
L'exercice qui fait du bien

Le mandala personnel
 

"Mandala" vient du sanskrit et signifie "centre" en tant que principe unifiant. Quand est-il utile de retrouver son centre ?

- Quand notre pensée est agitée ;
- Quand nous avons le sentiment d'être submergés par une émotion (peur, tristesse, colère...);
- Quand nous devons prendre une décision et que nous sommes tiraillés ;
- Chaque fois que nous avons besoin de nous sentir protégés, comme enveloppés dans des bras chaleureux.

Le cercle est une forme symbolique qui constitue un espace de protection. Dessiner à l'intérieur d'un cercle permet de se sentir unifié et apaisé.

L'exercice est simple. Il ne s'agit pas de réaliser une prouesse artistisque mais de se laisser aller.

Consigne : tracer à main levée un cercle sur un bout de papier et dessinez de façon concentrique les formes qui vous viennent, de l'extérieur vers l'intérieur. Finissez votre mandala par un point noir au centre du cercle.

Vous pouvez ensuite colorier à votre guise les formes que vous avez tracées. L'idée est de ne pas s'interrompre entre le début et la fin de l'exercice.

Il s'agit en fait d'une forme de méditation, d'une pause qui permet à l'esprit de se réorganiser autour de notre centre, de nous sentir complets et en paix. C'est efficace !
 
 
A lire pour dessiner : "Mandalas", cahiers à colorier de Claudette Jacques.
 
 
Pourquoi l'aimez-vous ?

 
 
"C'est toujours ce qui éclaire qui reste dans l'ombre."
Edgar Morin
 
 
On dit que l’amour rend aveugle… La lumière qui jaillit entre les amoureux occulte pour un temps l’ombre de leurs cœurs blessés (tout ce qu’ils cachent à eux-mêmes et à autrui et qui les fait souffrir). Ils ne saisissent dans leurs yeux éblouis que la projection de ce qu’ils souhaiteraient mutuellement incarner (élégance, humour, force, stabilité, originalité, fragilité…). Nous réduisons l’objet de notre passion à notre attente désespérée : être soi, même par procuration.
 
Il a peur de son ombre
« L’ombre » est un concept psychanalytique élaboré par Carl Gustav Jung pour expliquer entre autre nos passions et nos aversions. Elle contiendrait l’ensemble inconscient de ce que nous n’avons pas eu le droit d’exprimer mais qui est cependant une ressource pour devenir soi et éviter les débordements pulsionnels. Notre ombre nous fait peur car nous ne la connaissons pas. Quand elle affleure nous faisons en sorte de la maintenir dans l'obscurité par peur de perdre la face/ le contrôle/l'amour, d'être ridicule, de ne pas réussir...
 
Être conforme pour survivre
Enfant, nous dépendons totalement de nos parents pour survivre (nourriture, chaleur, affection …). Nous apprenons instinctivement à répondre à leurs attentes pour maintenir leur attention et préserver notre vie. C'est ce que nous appellons amour.
 
Les attentes de nos parents/figures parentales sont formulées de façon active (interdiction, ordre, récompense, moquerie…) ou passive (absence d’encouragement, de stimulation, indifférence…). Elles concernent le plus souvent :
 
- l’expression des sentiments (soit gai/triste, fort/fragile, coléreux/calme…)
- les apprentissages (soit compétent/incompétent, matheux/artiste…)
- l’intimité (soit toujours avec la famille,  cache tout, dis-tout, montre-toi…)
- l’affirmation de soi (ferme-toi, ouvre-toi, méfie-toi, fais-confiance…)
 
Je critique ce que je t'envie
Tout ce qui ne sera pas conforme à ces injonctions sera soit réprimé (on sent que cela nous appartient mais nous éprouvons honte et culpabilité) soit refoulé (on n’en a pas du tout conscience). Tout ce qui est inconscient est projeté sur autrui par le biais de critiques, d’envies, d’amour démesuré,  de jalousies, d’humour... On ne supporte pas que l'autre s'autorise à libérer ce qu'avec souffrance nous contenons ou alors nous l'adorons pour enfin le capter.
 
Je te vois tel que tu es et je me vois tel que je suis
Le travail de développement de l’adulte consiste précisément à identifier son ombre (il existe aussi des ombres familiales, d’entreprises, nationales…). Il s'agit de prendre la responsabilité de ses qualités et de ses limites pour ne pas en rendre l'autre responsable.  On peut alors aimer ou rejeter l’autre pour ce qu’il est et non pour ce que nous projetons sur lui et qui n'est qu'un élément de son identité parmi d'autres.

Comment identifier son ombre ?
Jean Monbourquette, prêtre et psychologue, nous ouvre la voie dans son livre bienveillant « Apprivoiser son ombre ».  Il nous propose de répondre aux questions suivantes :
 
- Quels sujets de discussion avez-vous tendance à éviter ?
- Dans quelle situation éprouvez-vous de la honte ?
- Dans quelle domaine paniquez-vous à l’idée de laisser paraître une faiblesse ?
- A quelle remarque/critique réagissez-vous ?
- Quel compliment vous met mal à l’aise ?
- Qu’est-ce qui vous fait rire ?
 
(vous pouvez vous poser la question par rapport à votre couple pour en connaître son ombre et lui permettre d'évoluer - Ces questions vous aident  également à découvrir l'ombre d'autrui et vous sentir moins concerné par ses critiques).
 
Réintégrer son ombre
Les réponses que vous obtenez vous apportent une meilleure connaissance de vous-même. Vous avez peut-être intérêt à réintégrer quelques uns de ces traits dans votre vie pour vous épanouir personnellement ou socialement : être plus vindicatif si vous êtes trop conciliant, être plus concerné par l'argent si vous le condamnez, faire une place à votre corps si vous êtes trop dans la spiritualité…
 
Réconcilier en vous les « opposés psychiques » que sont par exemple bonté/agressivité, masculin/féminin, corporalité/spiritualité … est la voie de l’équilibre, du bien-être et de l’amour véritable ; votre ombre menaçante est devenue un reflet acceptable de la partie la plus secrète de vous-même.
 
 
 
 
 
Photo : peinture de Jack Vettriano


Nathalie Vogelsinger-Martinez
Coach de transition professionnelle et coach de vie


Contact : parlerdesoi@gmail.com
06 11 43 81 26