Comme tous les ans, on parle et reparle de l’emploi des personnes handicapées sans pour autant trouver les bons remèdes.
Et cela dure depuis des lustres.
Ce qui manque le plus à nos dirigeants, c’est du pragmatisme. En effet, les exécutifs successifs se sont perdus dans des labyrinthes de solutions toutes plus inefficaces les unes que les autres, au lieu de casser à la base ce cycle infernal.
Les plaies pour l’emploi des personnes en situation de handicap sont :
Des lieux de travail inaccessibles On attend toujours les textes obligeants l’accessibilité des lieux de travail hors Etablissement Recevant du Public dont les obligations de mise en accessibilité existent déjà depuis 17 ans.
Près de 60% des Etablissements Recevant du Public (ERP) sont inaccessibles selon notre indicateur (Voir notre indicateur). Et encore ce n’est que du déclaratif, sur le « papier ». Qu’en est-il exactement dans la réalité ? Très certainement beaucoup moins. Pourtant les ERP sont de gros pourvoyeurs d’emplois.
Et si par bonheur on trouve un emploi dans une entreprise "accessible", on ne trouve pas de logement accessible à proximité. C’est la cata. Merci à la loi ELAN (seulement 80% de logements neufs accessibles depuis le 23 novembre 2018). Quant au logement dit "évolutif" c’est une vaste fumisterie. Demandez à ceux qui, de nos jours, cherchent en vain un logement accessible suite à leur perte d'autonomie.
Et quand on a la chance de trouver un emploi, les arrêts de bus ou de train, ou de métro, desservant l’entreprise sont inaccessibles. Mieux, depuis 2014, un arrêt de bus non accessible est considéré comme totalement accessible si l'autre l’est. En clair, je peux venir à un endrot, mais ne pas repartir. Ubuesque non ?
Et quand on a trouvé une entreprise désireuse de nous embaucher, trop souvent la voirie est inaccessible.
Les centres de formation ne sont pas tous accessibles. Ils ne respectent pas la réglementation en vigueur. Dans ce cas, ils ne devraient pas avoir d’autorisation pour faire de la formation.
Donc, vous l'aurez compris, la clé de l'emploi c'est avant tout l'ACCESSIBILITE !
Accessibilité imposée par Simone Veil par sa loi du 30 juin 1975, il y a 46 ans ! et renforcée 30 ans plus tard par le Président Jacques CHIRAC et sa loi du 11 février 2005 "pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapée" il y a 16 ans !
Donc, si on imposait une bonne fois pour toutes l'accessibilité des lieux de travail, l'accessibilté des arrêts de taransport en commun, l'accessibilité de la voirie, l'accessibilité de tous les logements neufs, une grande partie du problème serait vraisemblablement réglé.
Accèder, c'est travailler Travailler, c'est exister.
C'est ça la "Société inclusive"
Mais il y a encore mieux.
Selon la loi du 10 juillet 1987 (il y a 34 ans !) , tout employeur disposant d'au moins 20 salariés (à temps plein ou partiel) a l'obligation d'employer des travailleurs en situation de handicap(OETH) à hauteur de 6 % minimumde l'effectif total de l'entreprise. Depuis 2006, le secteur public est concerné par cette obligation au même titre que le service privé. Donc on a tous les outils. Et malgré cela on ne s'en sort pas.
Pourtant les chiffres sont parlant.
Conséquemment, si l'on applique à toutes les entreprises le 6% d'obligation d'emploi de personnes handicapées, les 515.000 demandeurs actuels devraient être largement absorbés par le delta positif de 819.000 emplois possibles.
(Sauf erreur ou omission de notre part et sous toutes réserves).
Seuls 1.000 participants handicapés sur 10.000 au Duoday 2020 auraient été embauchés en stage ou emploi, selon une extrapolation découlant d’une enquête auprès des participants : 600 auraient obtenu un stage, 300 un contrat à durée déterminé et une centaine un emploi à durée indéterminé. Toutefois, ce chiffrage résulte d’une enquête OpinionWay réalisée en ligne et qui a reçu 5.321 contributions « dont 3.271 participants au DuoDay » : au mieux, 32 travailleurs handicapés auraient donc signé un CDI, 98 un CDD et 196 obtenu un stage. L’événement a pourtant été qualifié de « formidable dynamique » par Sophie Cluzel, secrétaire d’État aux personnes handicapées. C’est elle qui a repris en mains l’organisation de cette journée de sensibilisation à l’inclusion professionnelle par l’accueil pendant quelques heures d’une personne handicapée en binôme avec un salarié. Toutefois, son implication a transformé cette journée en outil de communication et de propagande politique, l’objectif réel étant de faire parler de l’action gouvernementale quitte à bousculer les chiffres et les autres initiatives : lors de l’édition 2020, cela avait contraint l’Agefiph à annuler son propre événement de lancement de la semaine pour l’emploi. Avec l’an dernier 12.404 employeurs et 19.113 personnes handicapées inscrits sur la plateforme duoday.fr, et 2.900 « structures accompagnantes », le résultat en termes d’emplois conduit à s’interroger sur l’énergie et les moyens consommés.
Il y a emploi et ... emploi
Pour certains, la solution de repli pour avoir un emploi sont les Etablissements ou Service d’Aide par le Travail ESAT) appelé aussi Centre d’Aide par le Travail (CAT).
Toutefois, les personnes travaillant au sein d’un ESAT n’ont pas le statut de salarié et ne sont pas liées à l’entreprise par un contrat de travail ; ils bénéficient cependant de droits à l’assurance maladie, à la retraite et à certains congés (maternité, paternité, congé de présence parentale, etc.). Quant au salaire, ....
Par contre, pas de syndicat, pas de Comité Economique et Social, pas de cotisation assurance chômage.Autant dire beaucoup de difficultés pour migrer de la ségrégation vers le Droit commun c'est-à-dire versla Société Inclusive (voir ci-dessous).
Galaxie Mobilité Réduite s'agrandit
Un nouveau partenaire nous a rejoint en octobre :
L’association Accéder COTE D'AZUR basée à Nice (06000)
Avec ce nouveau partenariat, c’est HUIT associations qui font partie de la Galaxie Mobilité Réduite et ce en à peine 11 mois !
"Ce n'est pas parceque les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parceque nous n'osons pas qu'elles sont difficiles" Sénèque
Alors il faut OSER ! Nous avons osé, vous pouvez le faire !
Les PMR sont toutes les personnes ayant des difficultés pour se déplacer, telles que, par exemple, personnes handicapées (y compris les personnes souffrant de handicaps sensoriels et intellectuels et les passagers en fauteuil roulant), personnes handicapées des membres, personnes de petite taille, personnes transportant des bagages lourds, personnes âgées, femmes enceintes, personnes ayant un caddie et parents avec enfants (y compris enfants en poussette). Cette définition est strictement identique à celle utilisée au niveau international, notamment de la Commission Economique pour l’Europe des Nations Unies.
Les personnes valides d’aujourd’hui n’imaginent même pas un seul instant
qu’elles seront, pour 40% d’entre elles, les Personnes à Mobilité Réduite de demain (dont unePersonne sur six
en Situation de Handicap)
Alors, amis valides,
dans l’intérêt de tous et de vous-même,
et parce que ça n’arrive pas qu’aux autres,
réfléchissez avant de décider !
Accéder, c'est exister !
Accessibilité universelle !
Egalité des CHANCES ?
Accessibilité universelle : la clé de voûte de la Société inclusive
Accéder, c’est exister… … dans une ville facile, mobile, tranquille et accessible à tous dans le respect de la loi du 11 février 2005 et tous les textes afférents.
