Dans ce numéro :
- Dossier sur l'Open Access
- Astuce de recherche pour Google Scholar
- Dans le prochain numéro
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Si vous souhaitez qu'un point particulier soit abordé dans cette newsletter, n'hésitez pas à nous en faire part.
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Pôle IST du service documentaire
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Le Pôle IST (Information Scientifique et Technique) du Service documentaire a le plaisir de vous présenter sa deuxième newsletter pour continuer à vous informer sur les aspects importants liés à vos pratiques quotidiennes de recherche d'information.
L'Ecole des Ponts ParisTech s'est engagée dans le développement d'une archive ouverte, HAL-Ponts, dont vous contribuez au succès. Ce deuxième numéro est donc l'occasion de présenter l' Open Access, des aspects politiques et techniques à la dernière polémique avec Elsevier.
Et enfin, vous trouverez quelques précisions et astuces de recherche sur Google Scholar, afin d'en exploiter au mieux les possibilités.
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L'Open Access :
une solution face à la politique tarifaire agressive des éditeurs
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Vous le constatez au quotidien, notamment lorsque vous publiez vos travaux, l’Open Access se développe et peut encore se développer si chercheurs et professionnels de la documentation se mobilisent pour garantir un accès libre aux résultats de leur recherche. C’est le seul moyen pour diminuer la part des budgets consacrés aux abonnements (pour information, cette part a augmenté de 65 % de 2007 à 2011, pour le service documentaire de l’Ecole des Ponts ParisTech). Rappelons aussi que de nombreuses études (27 sur 31 examinées dans une étude comparative (Swan, 2010)) s’accordent sur le fait qu’un article en Open Access voit ses chances de citations augmenter, sa visibilité étant en grande partie améliorée par Google et Google Scholar (Norris, Oppenheim & Rowland, 2008).
Le Pôle IST du service documentaire vous propose un dossier spécial pour vous présenter les différents modèles de l’Open Access afin de vous aider dans votre stratégie de publication. C’est aussi l’occasion de faire un focus sur le contexte de l’Ecole des Ponts ParisTech.
A l’origine, une mobilisation des scientifiques
Dès les années 70 et 80, le prix des abonnements aux revues scientifiques connaissait une envolée (Bitard, 1979), supérieure à l’inflation. Dans les années 1990, avec le développement d’Internet, le secteur de la publication scientifique a pu et a dû évoluer vers la dématérialisation de ses contenus. Pour autant, malgré le développement des revues électroniques, le prix des abonnements n’a pas diminué, bien au contraire (A.R.L., 2001).
Mais comme l’indique Peter Suber, un des experts mondiaux en matière d’Open Access (OA), l’explosion des prix n’est pas le seul facteur de développement. Même si le coût exorbitant des abonnements n’avait pas posé problème, les chercheurs se seraient tout de même tournés vers l’OA pour profiter d’Internet et de sa puissance en matière de partage des connaissances.
C’est donc à la fois encouragés par les nouvelles technologies et poussés par la crise économique des publications que des communautés de chercheurs se sont regroupées pour créer des archives ouvertes (comme ArXiv en 1991, avec les preprints de physique) et des journaux en libre accès ( Journal of Medical Internet Research, le premier en 1998).
Il existe 3 façons de publier en Open Access :
- déposer son papier dans une archive ouverte (modèle Green)
- publier dans une revue entièrement OA (modèle Gold)
- payer (certains éditeurs) pour que son article soit en Open Access même si la revue toute entière ne l’est pas (modèle hybride)
Auto-archiver sa production : les voyants sont au vert
Les archives ouvertes sont des réservoirs dans lesquels les chercheurs peuvent auto-archiver gratuitement leurs productions qui sont, dès lors, librement accessibles sur Internet. On parle alors d’OA Green.
Il existe 3 grandes types d’archives ouvertes :
Dans ces entrepôts, il est possible de déposer :
- un preprint, un travail qui n’a pas fait l’objet d’une validation par les pairs
- un postprint, version validée par les pairs, avant la mise en forme de l’éditeur
- le pdf éditeur, autrement dit le document accepté et mis en forme selon la charte graphique de la revue et avec sa pagination.
Il convient alors de vérifier quelle est la politique de l’éditeur concerné vis-à-vis de l’auto-archivage. Les sites Sherpa/RoMEO et Heloïse permettent de voir facilement ce qui est autorisé ou non.
Sherpa/RoMEO qualifie les éditeurs avec un code à 4 couleurs, résumé dans le schéma ci-dessous.
Graphique 1. Le code couleurs de Sherpa/RoMEO
La plupart des éditeurs autorisent une des formes d’auto-archivage, même s’il y a parfois des conditions, comme par exemple le respect d’un embargo dont la durée est variable. Il faut savoir que certains grands noms de l’édition scientifique sont « verts », comme Elsevier et Springer.
Le graphique 2 montre la répartition des articles publiés en 2011 par les laboratoires de l'École des Ponts ParisTech en fonction du code couleurs Sherpa/RoMEO. Plus de 72% sont des publications faites dans des revues « green » qui autorisent donc le dépôt du preprint et du postprint.
Graphique 2. Répartition des publications 2011 de l'École des Ponts en fonction de la couleur Sherpa/RoMEO des éditeurs concernés (articles repérés dans WoS et Scopus)
Le graphique 3 confirme que le contexte de publication est variable d’un laboratoire à un autre, même si, dans l’ensemble, la situation est plutôt favorable à l’auto-archivage.
Graphique 3. Répartition par laboratoire des publications 2011 de l'École des Ponts en fonction de la couleur Sherpa/RoMEO des éditeurs concernés
L’OA Gold ou la voie en or pour s’assurer de la visibilité de ses travaux
La voie dorée consiste à publier directement dans une revue intégralement en Open Access, autrement dit dans l’une des revues répertoriées dans le DOAJ (Directory of Open Access Journals). Ces revues sont librement accessibles sur Internet et bénéficient de la même qualité que les revues traditionnelles avec un comité éditorial et un peer-reviewing. Elles sont indexées dans de grandes bases bibliographiques comme le Web of Science ou Scopus ( Voir Newsletter n°1) et peuvent aussi recevoir un facteur d’impact.
Certains éditeurs de ces revues en OA sont à but non-lucratif, comme PloS, d’autres à but lucratif, comme BioMed Central (propriété de Springer).
Pour la plupart des revues OA, il n’y a aucun frais de publication pour l’auteur ou son institution ; il existe alors de nombreux modèles économiques pour leur financement : des sponsors, des fondations, des universités ou encore la publicité leur permettent de financer l’activité.
Il existe aussi des initiatives originales comme par exemple Revues.org, portail de ressources électroniques en SHS, qui a mis en place un modèle OpenEdition Freemium. Autrement dit, la publication dans les revues est gratuite, l’accès au HTML des articles aussi, mais il faut s’abonner pour accéder au PDF et à d’autres fonctionnalités.
Un projet unique, SCOAP3, basé sur un modèle de consortium, devrait ouvrir en 2013. Il s’agit de modifier, en accord avec les éditeurs, le modèle économique des revues du domaine de la physique des hautes énergies. Depuis 2007, SCOAP3 s’attelle à réunir des institutions, des éditeurs et des bibliothèques pour négocier une transition vers le libre accès. L’objectif final est que l’argent auparavant dépensé pour les abonnements soit consacré au financement de revues en OA, qui continueront de figurer au catalogue de leurs éditeurs. La contribution financière de chaque pays engagé dans le consortium se fait au prorata du nombre d’articles publiés par ses chercheurs (pour la France, la contribution s’élève à 3,8%) (SCOAP3, 2007). A savoir que pour élaborer ce projet, le coût d’un article a été estimé à 1000 euros.
Enfin pour quelques-unes des revues OA (30%), l’auteur, ou plus justement son institution ou le financeur de son projet de recherche, paie au moment de la publication (on parle parfois aussi du modèle « auteur-payeur »). BioMed Central met effectivement à disposition un tableau comparatif du coût de la publication chez d’autres éditeurs et l’on y constate de très gros écarts tarifaires, pouvant aller jusqu’à plusieurs milliers de dollars.
Bien que considéré comme la voie dorée, il n’est pas évident que le modèle gold soit le moins cher au final. Et il faut aussi souligner que tous ces éditeurs augmentent régulièrement leurs tarifs…
Pour être complet, signalons l’initiative de Springer qui a lancé en 2010 la ligne éditoriale SpringerOpen composée uniquement de revues OA (plus de 70 aujourd’hui).
Enfin, comme dans tous les secteurs qui fonctionnent bien, il existe malheureusement des escroqueries : des revues OA d’éditeurs (de faux éditeurs) peu scrupuleux sans caution scientifique, uniquement motivés par l’appât du gain. Un bibliothécaire de l’université du Colorado, Jeffrey Beall, tient une liste à jour sur son blog.
Entre Green et Gold : le modèle hybride
En réaction au développement de l’Open Access, certains éditeurs commerciaux ont mis en place des revues hybrides, autrement dit des revues dans lesquelles cohabitent des articles payants ou accessibles aux seuls abonnés et des articles gratuits en libre accès. Pour qu’un article soit publié en libre accès dans ce type de revues, il faut que l’auteur ou son institution s’acquitte de droits qui peuvent aller jusqu’à 3000 $.
Cette possibilité est présentée à l’auteur au moment du dépôt de la version définitive de l’article accepté et peut revêtir différentes appellations selon les éditeurs : OpenChoice (Springer), Sponsored articles (Elsevier), Taylor & Francis Open (Taylor&Francis), OnlineOpen (Wiley-Blackwell), ou encore Optional OA, Paid Option for OA, etc.
L’OA reste promis à un bel avenir… à condition que chercheurs et bibliothécaires soient toujours vigilants
Une étude très complète portant sur les publications de l’année 2008 (Björk et al., 2010) a montré que 20% des articles de cette année-là étaient accessibles en OA. Cela laisse une grande marge de progression aux défenseurs du libre accès aux résultats de la science. Ces mêmes défenseurs ont réussi à mobiliser une partie de la communauté des chercheurs du monde entier pour s’opposer à un projet de loi américain (le Research Works Act) qui mettait en danger l’avenir de l’Open Access et même les acquis de la communauté scientifique américaine en la matière.
En effet, en 2008 une loi ( Public Access Policy) avait rendu obligatoire la publication en OA sur PubMed de tous les travaux de recherche financés par le NIH (National Institute of Health), au plus tard 12 mois après leur parution. L’idée était de mettre fin au fait que le contribuable américain devait payer pour accéder aux résultats de la recherche qu’il avait pourtant déjà financée.
Mais les éditeurs, malgré une communication efficace pour afficher leur bonne volonté vis-à-vis de l’OA (plutôt Gold), contre-attaquent et, après 2 échecs en 2008 et 2009, déposent de nouveau en décembre 2011 un projet de loi au congrès américain, le H.R. 3699 : Research Works Act, visant à mettre un terme à cette politique d’Open Access (de toutes les agences de recherche fédérales) en obligeant l’auteur à avoir l’autorisation de l’éditeur pour qu’un article soit déposé dans une archive ouverte. L’ AAP (Association of American Publishers), qui dit pâtir de la loi de 2008, soutient bien entendu le RWA. C’est aussi le cas d’Elsevier, ce qui a provoqué la fronde de chercheurs éminents, à la tête desquels le mathématicien Timothy Gowers, de l'université de Cambridge, médaille Fields en 1998. Ce dernier a annoncé en janvier 2012 qu’il ne serait plus éditeur et ne publierait plus dans aucune revue appartenant au groupe Elsevier. Et il met en place une pétition sur Internet intitulée The Cost of Knowledge pour dénoncer les pratiques commerciales d’Elsevier. Michael Eisen, biologiste à Berkeley et co-fondateur de PLoS a quant à lui montré que l’un des 2 députés à avoir déposé le projet de loi RWA avait reçu pour sa campagne plus du tiers des dons distribués par Elsevier… C’est ainsi qu’une guerre a été déclarée aux éditeurs, faisant écho à la protestation contre les lois SOPA et PIPA aux Etats-Unis : plus de 9000 chercheurs du monde entier ont déjà signé cette pétition et le 27 février dernier, Elsevier retirait son soutien au RWA.
Pendant ce temps, les partisans du libre reprenaient la main en proposant en février 2012, une nouvelle version d’un autre projet de loi, le Federal Research Public Access Act (FRPAA) pour enterrer définitivement le RWA : il s’agit là de garantir que toutes les agences de recherche fédérales puissent mettre en œuvre une politique similaire à celle du NIH. A suivre ici.
“If a research project is worth funding, then its results are worth sharing.” Peter Suber
Comme vous pouvez le voir, la vigilance reste de mise, tant pour garantir l’accès libre à la science que pour contenir l’explosion des budgets consacrés aux abonnements aux revues.
Par ailleurs, le Pôle IST du service documentaire de l'École est à votre disposition pour une aide ponctuelle lors de la soumission de vos papiers ou de l’auto-archivage de vos publications mais aussi pour vous aider dans la mise en œuvre d’une revue OA avec notamment des outils dédiés (et éventuellement open source) qui respectent les standards du système et garantissent la visibilité des travaux publiés.
Références
A.R.L. (2001). The Impact of Serial Costs on Library Collections. ARL Bimonthly Report (218). Disponible ici
Bitard, J.-P. (1979). « Variation des prix des périodiques ». BBF, n° 4, p. 175-176. Disponible ici
Björk, B.-C., Welling, P., Laakso, M., Majlender, P., Hedlund, T., & Guðnason, G. (2010). Open Access to the Scientific Journal Literature: Situation 2009. PLoS ONE, 5(6). Disponible ici
Norris, M., Oppenheim, C., & Rowland, F. (2008). The citation advantage of open-access articles. Journal of the American Society for Information Science and Technology, 59(12), 1963-1972. Disponible ici
SCOAP3. (2007). Towards Open Access Publishing in High Energy Physics - Report of the SCOAP3 Working Party. Disponible ici
Swan, A. (2010). The Open Access citation advantage: Studies and results to date. Technical Report , School of Electronics & Computer Science, University of Southampton. Disponible ici
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Pour une meilleure exploitation de Google Scholar
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Ce qu’il faut savoir…
Google Scholar (GS), en tant que moteur de recherche spécialisé dans la littérature scientifique, se positionne comme un concurrent des grandes bases de données bibliographiques telles que le Web of Science (WoS) ou Scopus. Mais pour en tirer le meilleur profit, il est important d’en connaître le fonctionnement, surtout que de nombreuses zones d’ombre subsistent.
En fait, on sait que GS indexe des documents qu’il reconnaît comme étant de la littérature scientifique (grâce à un algorithme…). Le problème c’est que Google n’a jamais voulu fournir une liste exhaustive des sources qu’il indexe. On sait cependant par expérience et parce que des études ont été menées que :
- les grands réservoirs comme Revues.org, HAL, PubMed et ArXiv sont moissonnés
- les sites .edu et ceux repérés comme étant les sites d’universités font parties des sources
- les éditeurs Springer, Wiley, Taylor and Francis, Blackwell, IEEE, Nature Publishing, ACM, IOP Publishing ou encore Elsevier ont donné leur accord pour que leurs articles soient repérés
- de grands catalogues communs de bibliothèques ou d’institutions spécialisées sont aussi parcourus par GS, comme WorldCat (catalogues de plus de 10 000 bibliothèques dans le monde), le SUDOC (système universitaire de documentation) ou le catalogue de l’INIST (Institut de l'information scientifique et technique).
Enfin, le taux de couverture varie d’une discipline à l’autre : comme souvent les SHS sont sous-représentées par rapport au reste des disciplines mais malgré tout mieux représentées dans GS que dans Scopus ou le WoS, notamment grâce à une très bonne indexation des documents en Open Access.
Un paramétrage astucieux
Si le moteur de recherche en lui-même est accessible gratuitement, il se peut qu’il remonte des documents qui ne le sont pas. En revanche, ces documents sont peut-être accessibles par un abonnement que le service documentaire aurait contracté. Vous pouvez le savoir très facilement avec un simple paramétrage des préférences Google Scholar.
4. N'oubliez pas de sauvegarder en haut à droite.
Une fois ce paramétrage effectué, la mention de Bib. Ecole des Ponts apparaîtra dans la liste de résultats en face des références pour lesquelles l’accès au texte intégral est possible. Il faudra alors cliquer sur ce lien et non pas sur le titre de la référence. L’accès au texte intégral n’est pour l’instant possible que depuis les murs de l'École.
Dans les préférences toujours, pour une raison inconnue, choisir l’anglais comme langue de l’interface vous permettra de remonter plus de résultats… En revanche, il semble ne pas y avoir de différences entre scholar.google.com et .fr…
Difficile donc de juger de l’intérêt de cet outil. L’avantage principal réside dans le fait que par une seule requête on interroge simultanément de nombreuses sources, dont celles qui distribuent des documents en Open Access et qu’en plus cette requête peut porter sur le texte intégral s’il est disponible. Mais il est trop risqué de s’en contenter, surtout dans la mesure où l'École des Ponts et l’Université Paris-Est financent par ailleurs des outils dont la puissance et la fiabilité sont reconnues.
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La signature d'articles scientifiques, theses.fr ...
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