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6 février 2018

LE PARTAGE SAUVERA LE MONDE !
Maitreya, l'Instructeur du monde
 

Partager la richesse avec celles et ceux qui la créent (des extraits)
Pour mettre un terme à la crise des inégalités, il est indispensable de construire l'économie autour des citoyen-ne-s ordinaires, et non des riches et des puissant-e-s.
 
DOCUMENT D'INFORMATION D'OXFAM JANVIER 2018
Ce rapport est dédié aux femmes et aux hommes qui luttent contre les inégalités et les injustices, s’exposant souvent à des risques de taille, face à une répression croissante dans la plupart des pays du monde…
 
La campagne et l'appel à action d'Oxfam sont très opportuns, car la crise des inégalités est bien réelle. Comme le souligne le rapport, les inégalités de revenus se sont intensifiées dans de nombreux pays et la part de la rémunération du travail dans le PIB a diminué car les bénéfices ont augmenté plus rapidement que les salaires. Alors que la part des revenus des 1 % les plus riches a considérablement augmenté, beaucoup d'autres n'ont pas récolté les fruits de la croissance économique. Même dans les pays émergents connaissant une croissance économique rapide, une grande partie de la main-d’œuvre, dont une part disproportionnée de femmes, est engluée dans des salaires de misère ou des revenus bas…
 
Encadré 2 : Une aubaine pour les milliardaires
 
Face à cette inaction, la crise des inégalités continue d'empirer, les profits de la croissance économique continuant de se concentrer dans les mains d'une minorité.
 
• Le nombre de milliardaires a connu l'année dernière sa plus forte hausse de l'histoire, avec un nouveau milliardaire tous les deux jours. On dénombre actuellement 2 043 milliardaires en dollars dans le monde. Neuf sur dix sont des hommes.
 
• En 12 mois, les richesses de ce groupe d'élite ont augmenté de 762 milliards de dollars, soit plus de sept fois le montant qui permettrait de mettre fin à la pauvreté extrême dans le monde.
 
• Au cours des dix dernières années, les travailleurs et travailleuses ordinaires ont vu leurs revenus augmenter de 2 % en moyenne par an, tandis que la fortune des milliardaires a elle augmenté de 12 % par an, presque six fois plus vite.
 
82 % de la croissance des richesses créées dans le monde l'année dernière ont profité aux 1 % les plus riches, alors que la situation n'a pas évolué pour les 50 % les plus pauvres.
 
• Alors que les milliardaires ont vu leur fortune augmenter en une année de 762 milliards de dollars, les femmes ont réalisé l'équivalent de 10 000 milliards de dollars de travail de soin non rémunéré en soutien à l'économie globale.
 
• D'après les nouvelles données du Crédit Suisse, 42 personnes détiennent à elles seules autant que les 3,7 milliards de personnes les plus pauvres, et la statistique de l'année dernière a été révisée de 8 à 61 personnes possédant à elles seules autant de richesses que les 50 % les plus pauvres.
 
Les 1 % les plus riches continuent de posséder plus de richesses que le reste de l'humanité.
 
On retrouve le même schéma dans de nombreux pays du monde. En 2017, les recherches menées par Oxfam et d'autres ont démontré ce qui suit :
 
• Au Nigeria, l'homme le plus riche du pays touche assez d'intérêts sur sa fortune sur une année pour extraire deux millions de personnes de l'extrême pauvreté. Malgré près d'une décennie de croissance économique soutenue au Nigeria, la pauvreté s'est intensifiée sur la même période.
 
• En Indonésie, les quatre hommes les plus riches possèdent davantage que les 100 millions d'Indonésiennes et d'Indonésiens les plus pauvres.
 
Les trois personnes les plus riches aux États-Unis possèdent autant que la moitié la moins bien lotie de la population américaine (quelque 160 millions de personnes).
 
• Au Brésil, une personne rémunérée au salaire minimum devrait travailler 19 ans pour gagner ce que les 0,1 % les plus riches de la population gagnent en un mois.
 
 
Une extrême richesse qui n'est pas « gagnée »
 
La justification économique la plus répandue pour les inégalités est qu'elles inciteraient à l'innovation et à l'investissement. Les milliardaires seraient, nous dit-on, l'illustration ultime des fruits du talent, du travail acharné et de l'innovation, et cela profiterait à nous toutes et tous…
 
Il apparaît toutefois de plus en plus clairement que les niveaux actuels d'inégalités extrêmes dépassent de loin ce que le talent, le travail et la prise de risque peuvent justifier. Les grandes fortunes sont bien plus souvent le produit d'un héritage, d'un monopole ou de relations de connivence avec les gouvernements.
 
Les monopoles assurent des rendements excessifs aux propriétaires et aux actionnaires aux dépens du reste de l'économie. La capacité des monopoles à générer des richesses extrêmes est illustrée par la fortune de Carlos Slim, le sixième homme le plus riche au monde. Il doit sa fortune au monopole quasi total qu'il est parvenu à établir au niveau des services de communication pour les lignes fixes, la téléphonie mobile et l'Internet haut débit au Mexique. L'OCDE a démontré l'impact très négatif de ce monopole sur les consommateurs et l'économie…
 
Le pouvoir monopolistique est décuplé par la connivence et la capacité des intérêts privés et puissants à manipuler les politiques publiques pour enraciner les monopoles existants et en créer de nouveaux. Des intérêts privés s'appuyant sur de bonnes relations peuvent s'enrichir aux dépens de l'intérêt public par le biais de privatisations, de ressources naturelles cédées à des coûts inférieurs à leur juste valeur, de marchés publics corrompus ou d'exemptions fiscales et autres échappatoires fiscales…
 
Au total, Oxfam a déterminé qu'environ les deux tiers de la fortune des milliardaires est le produit d'héritages, de monopoles et de situations de connivence. D'après l'étude menée par Oxfam dans 10 pays, plus de la moitié des répondant-e-s estiment qu'il est difficile, voire impossible pour les citoyen-ne-s ordinaires de gagner plus d'argent même en s'échinant au travail...
 
Inégalités et pauvreté
 
Souvent, les personnes qui sortent de l'extrême pauvreté restent néanmoins très pauvres, endettées et peinent à nourrir leur famille. Il en faudrait peu pour que certaines y replongent. Plus de la moitié de la population mondiale vit avec 2 à 10 dollars par jour…
 
Cela est dû au fait qu'une part infime de l'augmentation des revenus dans le monde a bénéficié à la moitié la plus pauvre de l'humanité au cours 25 dernières années. Le rapport sur les inégalités dans le monde publié dernièrement par le Laboratoire sur les inégalités mondiales a révélé que les 1 % les plus riches se sont emparés de 27 % de l'augmentation totale des revenus dans le monde entre 1980 et 2016. Dans le même temps, les 50 % les plus pauvres n'ont profité que de 12 % de cette croissance. Pour les 10 % les plus pauvres, le revenu annuel moyen a augmenté de moins de 3 dollars en un quart de siècle…
 
Inégalités économiques et entre les femmes et les hommes
 
Les inégalités économiques et entre les femmes et les hommes sont étroitement liées...  Dans le monde, les hommes possèdent davantage de terres, d'actions et d'autres actifs que les femmes, à travail égal les hommes gagnent davantage que les femmes, et les hommes sont plus nombreux dans les emplois plus prestigieux et mieux rémunérés…
 
Les inégalités entre les femmes et les hommes ne sont ni un hasard, ni une nouveauté : nos économies ont été construites par des hommes riches et puissants pour servir leurs propres intérêts. Le modèle économique néolibéral a aggravé la situation : affaiblissement des services publics, réduction d'impôts pour les plus riches, nivellement par le bas des salaires et du droit du travail sont autant d'écueils qui frappent plus durement les femmes que les hommes…
 
Notre prospérité économique repose également sur l'immense contribution pourtant non reconnue des femmes assurant le travail de soin non rémunéré. Au Pérou par exemple, ce travail représenterait 20 % du PIB. Les femmes pauvres assurent une plus grande part du travail de soin non rémunéré que les femmes plus riches..
 
Au travail, mais enlisés dans la pauvreté
 
Pour la plupart des personnes les plus pauvres, ces revenus proviennent de la production alimentaire à petite échelle. Pour de nombreuses autres personnes, ils proviennent de salaires.
 
Mais de plus en plus, avoir un travail ne rime pas avec la garantie de sortir de la pauvreté. D'après de récentes estimations de l'Organisation internationale du travail (OIT), près d'un tiers de la main-d’œuvre dans les pays émergents et en développement vit dans la pauvreté, et cette part augmente.
 
L'esclavage moderne est peut-être le visage le plus choquant du marché du travail dans le monde actuel. D'après l'OIT, l'esclavage aurait concerné 40 millions de personnes en 2016, dont 25 millions de personnes réduites au travail forcé.
 
Près de 43 % des jeunes personnes actives dans le monde sont soit sans emploi, soit employées mais vivant dans la pauvreté. Plus de 500 millions de jeunes survivent avec moins de 2 dollars par jour.
 
 
Précaires, en insécurité et privés de droits
 
Le travail temporaire et précaire est la norme dans les pays en développement, et s'intensifie dans les nations riches. Les employé-e-s temporaires ont des salaires plus bas, moins de droits et bénéficient d'un accès réduit à la protection sociale. Ces emplois sont le plus souvent occupés par des femmes et des jeunes.
 
Pour beaucoup, leur travail est dangereux et nuit à leur santé. D'après l'OIT, plus de 2,78 millions de travailleuses et de travailleurs meurent chaque année des suites d'un accident du travail ou de maladies professionnelles, soit 1 personne toutes les 11 secondes70.
 
Partout dans le monde, les femmes au travail sont souvent victimes de graves blessures, mettent en péril leur santé ou sont exposées à des violences sexuelles sur leur lieu de travail.
 
Les organisations de travailleuses et de travailleurs constituent un contrepoids au pouvoir de l'argent et jouent un rôle essentiel dans la création de sociétés plus égalitaires et démocratiques. Les syndicats contribuent à la revalorisation des salaires et au renforcement de la protection et des droits non seulement de leurs propres membres, mais aussi pour la main-d’œuvre dans toute la société.
 
Malheureusement, le FMI observe une tendance au repli de la syndicalisation à travers le monde depuis 2000. Le FMI associe ce recul à l'intensification des inégalités. Cette tendance est exacerbée par le recours accru à la sous-traitance et aux contrats temporaires à court terme pour saper le droit du travail.
 
À QUOI CELA EST-IL DÛ ?
 
Plusieurs facteurs concomitants contribuent à renforcer le pouvoir de négociation des élites tout en amenuisant celui de celles et ceux qui sont tout en bas de l'échelle.
 
Tout en bas, la main-d’œuvre a vu ses droits érodés et ses syndicats mis à mal, perdant toujours plus de pouvoir de négociation. Les entreprises se consolident de plus en plus et sont soumises à une pression folle pour garantir des rémunérations toujours plus juteuses de leurs riches actionnaires. Ces rémunérations s'effectuent souvent aux dépens de la main-d’œuvre et constituent une incitation forte pour s'adonner à l'évasion fiscale dans des proportions industrielles.
 
Les entreprises exploitent la mobilité de leurs investissements pour contraindre les pays à un nivellement par le bas en matière de fiscalité et de rémunération. La menace de l'automatisation grandissante concentre plus encore le pouvoir entre les mains des riches propriétaires et fait peser une pression croissante sur la main-d’œuvre.
 
Nous pouvons bâtir une économie centrée sur l'humain pour y remédier
 
La façon dont l'économie est structurée n'est pas une fatalité. Nous pouvons créer une économie davantage centrée sur l'humain et qui place au premier plan les intérêts de la main-d’œuvre ordinaire et des petits producteurs et petites productrices de denrées alimentaires, plutôt que les personnes qui bénéficient des hauts revenus et détiennent les richesses. Ce type d'économie pourrait mettre fin aux inégalités extrêmes tout en préservant l'avenir de notre planète...
 
Nous devons rejeter l'asservissement dogmatique à l'économie néolibérale et l'influence inacceptable des élites sur nos gouvernements. Il existe deux moyens importants pour y parvenir : la conception d'économies qui soient plus égalitaires dès le départ et l'utilisation de la fiscalité et des dépenses publiques pour redistribuer et créer une plus grande équité.
 
Réguler, restructurer et refondre notre économie et le fonctionnement des entreprises.
 
La réglementation est un levier essentiel pour renforcer le pouvoir de négociation de la main-d’œuvre, mettre fin aux paradis fiscaux, démanteler les monopoles et garantir que le secteur financier et les progrès technologiques bénéficient au plus grand nombre. Tant les États que les entreprises peuvent agir pour rendre moralement inacceptables les salaires de misère, l'esclavage et le travail précaire et dangereux.
 
Cela exigera une coopération mondiale bien plus étendue qu'aujourd'hui. Dans le climat politique actuel, cela sera très difficile à réaliser. Heureusement, les États ont encore une grande marge de manœuvre pour en faire beaucoup au niveau national.
 
On voit toutefois des entreprises, des mouvements sociaux et des entrepreneurs développer un ensemble de concepts pour tenter de se libérer de ce carcan. Ces concepts incluent des coopératives, des modèles de participation des employé-e-s, la primauté des missions des entreprises à but lucratif, des entreprises sociales et des entreprises de commerce équitable.
 
Des études révèlent que les entreprises détenues par les employé-e-s génèrent une plus forte croissance de l'emploi et des salaires supérieurs. Par exemple, Mondragon est une coopérative multinationale espagnole avec un chiffre d'affaires de 13 milliards de dollars qui emploie 74 000 personnes. Les décisions sont prises de manière démocratique, la sécurité de l'emploi est encouragée et les personnes les mieux payées ne gagnent pas plus de neuf fois le salaire le plus bas.
 
Nos économies pourraient se construire selon ces structures progressives à condition que les responsables politiques privilégient les politiques visant à financer, soutenir et encourager de tels modèles.
 
À cette fin, les responsables politiques doivent pourvoir à l'éducation, à la santé et à la protection sociale de toutes et tous et financer ces services en veillant à ce que les personnes et les entreprises les plus riches paient leur juste part d'impôts.
 
Les États ont un autre rôle clé à jouer pour réduire encore les inégalités en s'appuyant sur la fiscalité et les dépenses aux fins de redistribution.
 
Les observations réalisées entre 1970 et 2009 sur plus de 150 pays, qu'ils soient riches ou pauvres83, révèlent que l'investissement dans la santé, l'éducation et la protection sociale réduit les inégalités.
 
Les services publics universels de qualité bénéficient en tout premier lieu aux femmes, car ils allègent le travail de soin non rémunéré et corrigent les inégalités d'accès à l'éducation et aux services de santé. Les avantages sont d'autant plus forts lorsqu'ils s'accompagnent de mesures spécifiques telles que la gratuité de la garde d'enfants.
 
On peut en faire bien plus en utilisant la fiscalité pour redistribuer les retombées disproportionnées dont profitent actuellement les plus riches. La fiscalité des personnes et des entreprises fortunées devrait être renforcée, et elles ne doivent plus avoir le loisir d'éviter de payer les impôts dont elles sont redevables.
 
Nous devons mettre fin aux paradis fiscaux et au réseau mondial de l'opacité qui permettent aux personnes et aux entreprises riches de se défausser de leur juste contribution fiscale. Il faut inverser le nivellement par le bas de la fiscalité des entreprises et des personnes riches dans le monde. Les États doivent suivre l'exemple du Chili et de l'Afrique du Sud, deux pays qui ont augmenté la fiscalité sur les entreprises et les personnes riches.
 
Un monde plus équitable
 
Nous devons de toute urgence transformer nos économies pour qu'elles bénéficient à la main-d’œuvre ordinaire et aux petits producteurs et petites productrices au bas de l'échelle, et mettre un terme à l'exploitation. Il faut cesser de récompenser de manière excessive les plus riches. C'est ce que veulent les peuples. C'est ce que nos dirigeants ont promis. Ensemble, nous pouvons mettre fin à la crise des inégalités. Nous pouvons bâtir une économie davantage centrée sur l'humain et un monde plus égalitaire pour nos enfants.
 
RECOMMANDATIONS
 
Les États et les institutions internationales doivent reconnaître l'impact du modèle économique néolibéral ordinaire actuel sur les populations pauvres du monde. Ils doivent s'employer à bâtir des économies davantage centrées sur l'humain ayant pour principal objectif de promouvoir une plus grande égalité. Les recommandations suivantes s'adressent aux États, aux institutions internationales et aux entreprises.
 
POUR LES ÉTATS
 
Sur la question des inégalités :
 
Définir des objectifs et des plans d'action concrets et assortis de délais pour réduire les inégalités. Les États doivent viser à ce que les revenus totaux des 10 % les plus riches ne dépassent pas les revenus des 40 % les plus pauvres. Les États doivent accepter d'utiliser cette mesure85 comme indicateur révisé pour l'Objectif de développement durable (ODD)  sur les inégalités.
 
Mettre fin à l'extrême richesse. Pour éradiquer la pauvreté extrême, nous devons également mettre fin à l'extrême richesse. L'âge d'or actuel compromet notre avenir. Les États doivent recourir à la régulation et à la fiscalité pour réduire drastiquement les niveaux d'extrême richesse et limiter l'influence des personnes et des groupes riches sur l'élaboration des politiques.
 
Collaborer pour révolutionner les données sur les inégalités. Chaque pays doit chercher à produire chaque année des données sur la richesse et les revenus des différentes composantes de la société, notamment les 10 % et les 1 % les plus riches. Outre le financement d'un plus grand nombre d'études auprès des ménages, il convient de publier d'autres sources de données afin d'apporter un éclairage sur la concentration des revenus et des richesses en haut de l'échelle.
 
Mettre en œuvre des politiques destinées à combattre toutes les formes de discriminations fondées sur le genre, à promouvoir des normes sociales et des attitudes positives vis-à-vis des femmes et de leur travail, et à rééquilibrer les rapports de force au niveau du ménage et à l'échelle locale, nationale et internationale.
 
Reconnaître et protéger la liberté d'expression et le droit d'association des citoyen-ne-s et de leurs organisations. Revenir sur les lois et les actions qui ont amoindri l'espace citoyen. Apporter un soutien spécifique aux organisations de défense des droits des femmes et des autres groupes marginalisés.
 
Sur la conception d'une économie équitable dès le départ :
 
Encourager les modèles commerciaux qui privilégient des retombées plus équitables, notamment les coopératives et la participation des employé-e-s dans la gouvernance des entreprises et les chaînes d'approvisionnement.
 
Exiger de toutes les entreprises multinationales qu'elles fassent preuve de la diligence raisonnable obligatoire sur toutes leurs chaînes d'approvisionnement afin de garantir que l'ensemble de la main-d’œuvre reçoit un salaire décent, conformément aux Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme.
 
Limiter les rémunérations des actionnaires et promouvoir un ratio salarial pour les hauts dirigeants des entreprises ne dépassant pas 20 fois le salaire médian de leurs employé-e-s89, et de préférence inférieur (ndlr : pourquoi pas 10 fois).
 
Combler le fossé salarial entre les femmes et les hommes et garantir pleinement les droits des femmes dans l'ensemble de l'économie. Révoquer les lois qui nuisent à l'égalité économique des femmes et mettre en œuvre des lois et des cadres réglementaires qui soutiennent les droits des femmes.
 
Éliminer le travail forcé et les salaires de misère. Assurer la transition de salaires minimums vers des salaires décents pour l'ensemble de la main-d’œuvre en fonction du coût de la vie avéré et avec l'implication pleine et entière des syndicats et des autres partenaires sociaux.
 
Promouvoir l'organisation de la main-d’œuvre. Définir des normes juridiques qui protègent les droits de la main-d’œuvre à se syndiquer et à faire grève, et abroger toutes les lois qui vont à l'encontre de ces droits. Autoriser et soutenir les conventions collectives avec une couverture étendue.
 
Éliminer le travail précaire et garantir que toutes les nouvelles formes d'emploi respectent les droits de la main-d’œuvre. Protéger les droits des employé-e-s domestiques, des travailleuses et des travailleurs migrant-e-s et des personnes employées de manière informelle. Formaliser progressivement l'économie informelle afin de garantir la protection de l'ensemble de la main-d’œuvre en impliquant les travailleuses et travailleurs informel-le-s dans le processus décisionnel.
 
Sur la redistribution pour une société plus équitable :
 
Dépenses publiques
 
S'engager publiquement à fournir des services publics universels gratuits et un socle de protection sociale universelle. Déployer un financement public à plus grande échelle et prendre les dispositions à cette fin, et garantir que les employeurs contribuent à la sécurité sociale et à l'assurance sociale.
 
Éviter d'allouer des financements publics à des mesures incitatives et à des subventions destinées à des mesures de santé et d'éducation mises en place par des entreprises à but lucratif du secteur privé, et étendre la fourniture de services essentiels par le secteur public. Réglementer strictement les dispositifs privés aux fins de sécurité et de qualité, et les empêcher d'exclure les personnes n'ayant pas les moyens de payer.
 
Sur la fiscalité
 
Recourir à la fiscalité pour réduire l'extrême richesse. Privilégier les impôts dont sont surtout redevables les plus riches, tels que l'impôt sur la fortune, les taxes foncières, les droits de succession et l’impôt sur les plus-values. Augmenter les taux d'imposition et de recouvrement sur les hauts revenus. Introduire un impôt mondial sur la fortune des milliardaires pour contribuer au financement des ODD.
 
Appeler à une nouvelle série de réformes fiscales internationales pour mettre un terme au nivellement par le bas de l'impôt. Les taux d'imposition doivent être fixés à un niveau équitable, progressif et contribuant à la réduction des inégalités. Toute nouvelle négociation doit être menée sous l'égide d'une nouvelle autorité fiscale internationale garantissant que tous les pays participent sur un pied d'égalité.
 
Éradiquer le recours à des paradis fiscaux et accroître la transparence en adoptant une liste noire objective des pires paradis fiscaux et des sanctions automatiques fortes à l'encontre des entreprises et des personnes fortunées qui en tirent parti.
 
Les entreprises doivent assumer leur rôle
pour bâtir une économie davantage centrée sur l'humain.
 
Pas de dividendes en l'absence de salaires décents : Les entreprises multinationales peuvent choisir de privilégier le bien-être des employé-e-s les moins bien payé-e-s en s'abstenant de rétribuer les actionnaires par le biais de dividendes ou de rachats, ou de verser des bonus aux dirigeants et aux personnes touchant déjà de hauts revenus jusqu'à ce que l'ensemble de leurs employé-e-s reçoivent un salaire décent (calculé d'après une norme indépendante) et jusqu'à ce que des mesures aient été prises pour garantir qu'elles paient des prix assurant un revenu décent à la main-d’œuvre ou aux productrices et producteurs de leurs principales chaînes d'approvisionnement.
 
Représentation au sein des conseils : Les entreprises doivent assurer la représentation des employé-e-s au sein des conseils et des comités de rémunération, et trouver des moyens d'inclure à bon escient l'avis des autres parties prenantes (comme la main-d’œuvre des chaînes d'approvisionnement et les communautés locales) dans les processus décisionnels.
 
Soutenir le changement transformationnel des chaînes d'approvisionnement : Les entreprises peuvent privilégier des fournisseurs ayant une structure plus équitable dans leurs chaînes d'approvisionnement. Elles peuvent collaborer par exemple avec les entreprises détenues totalement ou en partie par les employé-e-s ou les productrices/producteurs ; celles ayant un modèle de gouvernance privilégiant une mission sociale ; ou celles choisissant de partager tout ou partie de leurs bénéfices avec les employé-e-s. Des initiatives telles que le Fair Value Club d'Oxfam aident les entreprises en ce sens.
 
Partager les bénéfices avec les travailleuses et travailleurs les plus pauvres : Les entreprises peuvent décider de partager un certain pourcentage de leurs bénéfices (par exemple 50 %) avec les personnes ayant les plus bas revenus dans leurs chaînes d'approvisionnement et leurs opérations.
Par exemple, Café Direct redistribue 50 % de ses bénéfices aux productrices et producteurs de café.
 
Soutenir l'égalité entre les femmes et les hommes sur le lieu de travail : Les entreprises peuvent s'engager en faveur des principes d'autonomisation des femmes des Nations unies et des conventions pertinentes de l'OIT (C100, C111, C156, C183) pour prouver leur attachement à l'égalité entre les femmes et les hommes, mettre en œuvre une politique hommes/femmes couvrant le recrutement, la formation et la promotion, ainsi que le signalement des cas de harcèlement et les dépôts de plaintes, et publier l'écart salarial entre hommes et femmes pour tous les niveaux de l'entreprise, tout en s'engageant à combler cet écart.
 
Réduire les ratios de rémunération : Publier le ratio de rémunération de l'entreprise entre le PDG et le salaire médian et s'engager à réduire ce ratio à 20 : 1 maximum (ndlr : pourquoi pas 10 : 1).
 
Soutenir la négociation collective : S'engager publiquement pour dialoguer régulièrement de manière significative et constructive avec les syndicats indépendants et (en partenariat avec les syndicats eux-mêmes) œuvrer pour éliminer les obstacles à la participation des travailleuses dans les syndicats, en particulier à des postes de dirigeant-e-s, et promouvoir d'autres moyens pour permettre aux travailleuses de faire entendre leur voix de façon sûre et efficace.
 
 
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