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News - N°17 - 06 2023
 
Covid et chimie – L’heure du bilan
Rédigé par Andrea Della Vecchia, Centrale Générale FGTB
"Nous sommes en 2020 après Jésus-Christ. Tous les secteurs sont arrêtés par le covid. Tous ? Non ! Un secteur peuplé d’irréductibles travailleurs résiste encore et toujours à l’envahisseur. Et la rentabilité est assurée pour les employeurs de la chimie de base, de l’industrie pharmaceutique, de la plasturgie et du caoutchouc…"1.

René Goscinny et Albert Uderzo ne nous en auraient pas voulu d’avoir librement repris leur introduction des aventures d’irréductibles Gaulois. De part et d’autre, n’y a-t-il pas des héros2  qui affrontent des risques et qui osent s’opposer ? De même, la potion magique des uns n’est-elle pas semblable à la solidarité des autres ? Au-delà des ressemblances, nous nous posons la question suivante afin de mesurer économiquement la résilience des travailleurs : quel a été l’impact du covid sur la rentabilité des entreprises de la chimie ? En d’autres termes, la crise sanitaire a-t-elle généré une crise économique dans ce secteur ?
 
Afin d’y répondre, nous nous sommes basés sur des indicateurs socioéconomiques issus des comptes annuels des entreprises actives en Belgique dans l’industrie chimique. A l’aide du logiciel d’analyse AFIN-A3 , nous avons récolté des données économiques et sociales propres au secteur pour la période 2018-2021.
 
Création de richesse et rentabilité
 
L’apport de la chimie dans la création de richesse est indéniable : les diverses activités de production et de recherche des travailleurs permettent la transformation de matières premières en produits finis. Ces derniers disposent de spécificités que les matières premières prises isolément ou à leur état d’origine n’atteignent pas. Afin de quantifier cette création de richesse, les économistes recourent à l’indicateur "valeur ajoutée brute". Son évolution est détaillée ci-dessous pour les entreprises relevant des commissions paritaires 116 (compétente pour les ouvriers de la chimie) et 207 (compétente pour les employés de la chimie).
 
Valeur ajoutée brute

2018 2019 2020 2021
CP 116 18 354 467 734 € 21 118 830 870 € 21 217 312 481 € 22 436 927 082 €
CP 207 22 215 627 418 € 25 250 051 202 € 24 915 052 697 € 26 885 356 643 €
Source : AFIN-A
Entre 2018 et 2021, la valeur ajoutée brute des entreprises du secteur a augmenté de plus de 20%, tant du côté des ouvriers que du côté des employés. Sur la même période, en a-t-il été de même de la productivité ? Cet indicateur nous fournira la valeur ajoutée créée en moyenne par un travailleur du secteur.                          
Productivité

2018 2019 2020 2021
CP 116 216 969 € 247 559 € 247 146 € 265 945 €
CP 207 217 667 € 246 101 € 241 247 € 263 831 €
Source : AFIN-A
Alors que la productivité d’un ouvrier et d’un employé avoisinait les 217.000 € en 2018, celle-ci oscille autour de 265.000 € en 2021, soit une progression moyenne de 22% tout statut confondu. Parmi les indicateurs de rentabilité communément utilisés, nous trouvons l’EBIDTA (Earnings Before Interest, Taxes and Amortization) : il s’agit du résultat (bénéfice ou perte) généré par l’activité principale avant prise en compte des activités strictement financières, de la fiscalité et des amortissements comptables. 
EBIDTA

2018 2019 2020 2021
CP 116 10 478 790 963 € 12 867 906 527 € 12 748 910 727 € 14 364 273 661 €
CP 207 12 010 967 776 € 14 556 186 542 € 13 965 024 149 € 16 126 495 094 €
Source : AFIN-A
Cet indicateur économique est aussi en nette progression entre 2018 et 2021 : 37,08% en commission paritaire 116 et 34,26% en commission paritaire 207. De même que pour les autres ratios, les stagnations relevées en 2020 ont largement été compensées par des hausses significatives en 2021.

Qui en profite ? Actionnaires ou travailleurs ?

Cette création de richesses et cette rentabilité en hausse, ont-elles permis aux actionnaires d’augmenter leurs dividendes ? A ce propos, le graphique ci-dessous nous renseigne sur l’évolution des dividendes et du taux de distribution (rapport entre dividendes et bénéfice d’exercice) en commission paritaire 207.
 

Source: AFIN_A
Les dividendes sont en nette progression entre 2020 et 2021 : majoration de 103% en commission paritaire 116 et de 87% en commission paritaire 207. Ces mêmes dividendes représentent 90% des bénéfices dans la première commission paritaire et 95% dans la seconde. En d’autres termes, la majeure partie des bénéfices générés par les activités des entreprises de la chimie ont été distribués aux actionnaires. 
 
Qu’en est-il des travailleurs ? Ont-ils également bénéficié de ces profits croissants ?

Source: AFIN_A
Alors que la part de la valeur ajoutée revenant aux travailleurs était de 42% pour les ouvriers et de 44% pour les employés en 2018, cette part s’est réduite à 37% pour les premiers et à 39% pour les seconds en 2021. En d’autres termes, les fruits de richesses profitent moins que par le passé aux travailleurs.

Il en est de même en matière de part de la masse salariale dans le chiffre d’affaires. 

Source: AFIN_A
En 2021, à peine 7% du chiffre d’affaires revient aux salariés des entreprises du secteur, contre 11% quatre années plus tôt.

Contrairement à l’augmentation de la productivité constatée plus haut, les travailleurs voient leur part de salaire dans le chiffre d’affaires et dans la valeur ajoutée du secteur diminuer.

"Oui mais en 2022…"

Si les années 2020 et 2021 nous auront plongés dans la crise sanitaire du covid, l’année 2022 est celle de l’invasion russe en Ukraine et de son impact sur les prix de l’énergie. De même que pour le covid, posons-nous la question de l’impact de l’augmentation des prix de l’énergie sur les entreprises de la chimie. Pour pouvoir y répondre, nous ne pouvons pas nous baser sur les comptes annuels 2022 des entreprises car ceux-ci ne sont pas encore disponibles. Cependant, le Baromètre socio-économique de la FGTB reprend les données disponibles en matière de marge bénéficiaire4 et relève déjà qu’ "au cours du premier semestre de cette année (ndlr : 2022), les bénéfices des entreprises belges ont atteint un niveau record : en 1999, les marges bénéficiaires étaient encore de 35% ; au deuxième trimestre de 2022, elles sont passées à plus de 45%"5.
Alors, rentable ou pas ?

Force est de constater que les dernières années ont été synonymes de rentabilité pour la chimie : tant la valeur ajoutée que l’EBIDTA ont significativement augmenté. Nos recherches pointent aussi que cette rentabilité profite principalement aux actionnaires et non aux travailleurs : le taux de distribution des bénéfices dépasse les 90% au profit des premiers, alors que la part des salaires dans la valeur ajoutée et dans le chiffre d’affaires dégringole pour les seconds. 

Pour 2022, l’évolution de la marge bénéficiaire demeure positive. Il sera toutefois intéressant de prolonger l’analyse en détaillant l’évolution des marges, en tenant compte d’autres paramètres économiques et des bénéfices générés lors des années précédentes. 
 
1. Outre l’industrie chimique, d’autres secteurs ont également poursuivi leurs activités durant les périodes de confinement. Pour cette analyse, nous nous limitons toutefois au secteur de la chimie.
2. Lire à ce propos la lettre ouverte de militants syndicaux « Les héros restent les héros » en réaction à la poursuite des activités dans les secteurs dits essentiels : 'Helden blijven helden': Open brief uit de scheikunde aan VBO, VOKA en minister van Werk - DeWereldMorgen.beDeWereldMorgen.be
3. www.afin-a.be
4. La marge bénéficiaire est ce qui reste comme profit après déduction de tous les coûts.
5. Baromètre socio-économique 2022, FGTB Baromètre 2022_0.pdf.
L'équipe d'AFIN-A
 
 
Covid en scheikunde – Tijd om de balans op te maken 
Door Andrea Della Vecchia, Algemene Centrale ABVV
“We schrijven het jaar 2020 na Christus. Alle sectoren liggen plat door Covid. Alle sectoren? Nope! Een sector van onverzettelijke werknemers bestrijdt nog steeds de indringer. En de rentabiliteit is verzekerd voor de werkgevers in de basischemie, farmaceutische nijverheid, kunststof- en rubberindustrie...” 1.

René Goscinny en Albert Uderzo zouden het ons niet kwalijk hebben genomen dat we hun intro tot de avonturen van de onverzettelijke  Galliërs hebben overgenomen. Zijn er immers niet aan weerszijden helden2  die risico's nemen en moedig tegenstand bieden? Is de toverdrank van de ene niet vergelijkbaar met de solidariteit van de andere? Afgezien van de gelijkenissen, stellen we ons de volgende vraag om de veerkracht van de werknemers economisch te meten: wat was de impact van Covid op het rendement van de chemiebedrijven? Oftewel, heeft de gezondheidscrisis een economische crisis in deze sector uitgelokt?

Om deze vraag te beantwoorden, zijn we uitgegaan van socio-economische indicatoren uit de jaarrekeningen van bedrijven die actief zijn in de scheikundige nijverheid in België. Met behulp van de analysesoftware AFIN-A3, hebben we specifieke economische en sociale gegevens m.b.t. deze sector verzameld voor de periode 2018-2021.

Vermogensgroei en rendement

Het aandeel van de scheikunde in het creëren van rijkdom staat buiten kijf: de verschillende productie- en onderzoeksactiviteiten van de werknemers zorgen voor de omzetting van grondstoffen in eindproducten. Deze laatste hebben specifieke eigenschappen die de grondstoffen in geïsoleerde of oorspronkelijke vorm niet bezitten. Om deze creatie van rijkdom te becijferen, gebruiken economisten de indicator “bruto toegevoegde waarde”. De evolutie ervan wordt hieronder toegelicht voor de bedrijven die vallen onder de Paritaire Comités 116 (bevoegd voor arbeiders in de chemiesector) en 207 (bevoegd voor bedienden in de chemiesector).
 Bruto toegevoegde waarde

2018 2019 2020 2021
CP 116 18 354 467 734 € 21 118 830 870 € 21 217 312 481 € 22 436 927 082 €
CP 207 22 215 627 418 € 25 250 051 202 € 24 915 052 697 € 26 885 356 643 €
Bron: AFIN-A
Tussen 2018 en 2021 steeg de bruto toegevoegde waarde van de bedrijven in de sector met meer dan 20%, zowel aan arbeiders- als aan bediendenzijde. Is de productiviteit in dezelfde periode ook gestegen? Deze indicator geeft ons de gemiddelde toegevoegde waarde die door een werknemer in de sector wordt gecreëerd. 
Productiviteit

2018 2019 2020 2021
CP 116 216 969 € 247 559 € 247 146 € 265 945 €
CP 207 217 667 € 246 101 € 241 247 € 263 831 €
Bron : AFIN-A
Terwijl de productiviteit van een arbeider en een bediende in 2018 rond de € 217.000 schommelde, bedroeg deze in 2021 ongeveer € 265.000, een gemiddelde stijging met 22% voor beide statuten. 

Onder de courant gebruikte rentabiliteitsindicatoren, is er de EBIDTA (Earnings Before Interest, Taxes and Amortization): dit is het resultaat (winst of verlies) dat door de hoofdactiviteit wordt verkregen alvorens de eigenlijke financiële activiteiten, belastingen en boekhoudkundige afschrijvingen worden meegeteld.
EBIDTA

2018 2019 2020 2021
CP 116 10 478 790 963 € 12 867 906 527 € 12 748 910 727 € 14 364 273 661 €
CP 207 12 010 967 776 € 14 556 186 542 € 13 965 024 149 € 16 126 495 094 €
Source : AFIN-A
Ook deze economische indicator is tussen 2018 en 2021 aanzienlijk gestegen: 37,08% voor het Paritair Comité 116 en 34,26% voor het Paritair Comité 207. Net zoals voor de andere ratio's werd de in 2020 opgetekende stagnatie grotendeels gecompenseerd door aanzienlijke stijgingen in 2021.

Wie heeft er baat bij? De aandeelhouders of de werknemers?

Hebben deze creatie van rijkdom en groter rendement ervoor gezorgd dat er hogere dividenden konden worden uitgekeerd aan de aandeelhouders? In dit opzicht toont onderstaande grafiek de evolutie van de dividenden en het uitkeringspercentage (verhouding tussen de dividenden en winst van het boekjaar) voor het Paritair Comité 207.
Bron: AFIN-A
Tussen 2020 en 2021 zitten de dividenden duidelijk in de lift: een stijging met 103% voor het Paritair Comité 116 en met 87% voor het Paritair Comité 207. Diezelfde dividenden vertegenwoordigen 90% van de winst in het eerste Paritair Comité en 95% in het tweede. Anders gezegd, het leeuwendeel van de winst uit de activiteiten van de chemiebedrijven wordt uitgekeerd aan de aandeelhouders. 

En hoe zit het met de werknemers? Hebben zij ook profijt gehaald uit deze groeiende winsten?
Bron: AFIN-A
Terwijl het aandeel van de toegevoegde waarde dat toekomt aan de werknemers 42% bedroeg voor de arbeiders en 44% voor de bedienden in 2018, is dit aandeel gekrompen tot 37% voor de arbeiders en 39% voor de bedienden in 2021. Met andere woorden, de vruchten van de rijkdom leveren de werknemers minder op dan in het verleden.
 
Idem dito voor het aandeel van de loonmassa in de omzet.
Bron: AFIN-A
In 2021 gaat slechts 7% van de omzet naar de werknemers van de bedrijven in de sector, tegen 11% vier jaar eerder.

In tegenstelling tot bovenvermelde productiviteitsstijging zien de werknemers hun aandeel in de omzet en de toegevoegde waarde van de sector krimpen.

 “Ja, maar in 2022...!”

Hebben de jaren 2020 en 2021 ons in de gezondheidscrisis van Covid gestort, dan is het jaar 2022 het jaar van de Russische invasie in Oekraïne en de impact ervan op de energieprijzen. Net zoals in het geval van Covid, rijst de vraag wat de gevolgen zijn van de stijgende energieprijzen voor de chemiebedrijven. Om deze vraag te beantwoorden, kunnen we ons nog niet baseren op de jaarrekeningen van 2022 van de ondernemingen, omdat deze nog niet beschikbaar zijn. De sociaal-economische barometer van het ABVV bevat echter wel de beschikbare gegevens over de winstmarges4 en stelt reeds vast dat "in de eerste helft van dit jaar (2022) de winsten van de Belgische ondernemingen een recordniveau hebben bereikt: in 1999 bedroegen de winstmarges nog 35%, in het tweede kwartaal van 2022 zijn ze gestegen tot meer dan 45%"5.
 
Dus, winstgevend of niet?Het is duidelijk dat de laatste jaren synoniem zijn geweest met winst voor de chemische industrie: zowel de toegevoegde waarde als de EBIDTA zijn aanzienlijk gestegen. Uit ons onderzoek blijkt ook dat dit rendement vooral ten goede komt aan de aandeelhouders en niet aan de werknemers: het percentage van de winstuitkering bedraagt meer dan 90% voor eerstgenoemden, terwijl het aandeel van de lonen in de toegevoegde waarde en de omzet voor laatstgenoemden keldert.
 
Voor 2022 blijft de evolutie van de winstmarge positief. Het zal echter interessant zijn de analyse uit te breiden door de evolutie van de marges in detail te bekijken, rekening houdend met andere economische parameters en de in de voorgaande jaren gegenereerde winsten.
1. Niet enkel de scheikundige nijverheid, maar ook in andere sectoren werd er doorgewerkt tijdens de lockdown. Voor deze analyse beperken wij ons evenwel tot de sector scheikunde.
2. Lees de open brief van vakbondsmilitanten “Helden blijven helden” als reactie op de voortzetting van de activiteiten in de zogenaamde essentiële sectoren: 'Helden blijven helden': Open brief uit de scheikunde aan VBO, VOKA en minister van Werk - DeWereldMorgen.beDeWereldMorgen.be
3. www.afin-a.be
4. De winstmarge is wat overblijft als winst na aftrek van alle kosten.
5. Sociaal-economische barometer 2022, ABVV Barometer 2022.pdf.
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