10 mai 2010
Commémoration de l’abolition de l’esclavage à Paris
16 h 30 – 21 h
place du général-Catroux Paris 17e
(métro Malesherbes ligne 3, bus 94)
ville de Paris, ambassade des USA, Unesco, association des amis du général Dumas
avec la participation de la délégation générale à l'outre mer de la Ville de Paris, des associations AMITIE MARIE GALANTAISE et ARMADA, de la musique principale de l'armée de Terre, du groupe MIYO et de Dominique Tauliaut, de Stany Coppet, Stomy Bugsy, Thierry Desroses, de l'université de Paris-IV Sorbonne (Centre Malesherbes) et de la mairie du 17e arrondissement;
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LE GENERAL DUMAS, SYMBOLE DE L'ABOLITION DE L'ESCLAVAGE LE DIX MAI A PARIS, PLACE DU GENERAL CATROUX
L’esclavage a été officiellement aboli en France en 1848. Mais le racisme, qu’il produisit et qui fut le ciment du système esclavagiste, se porte toujours bien. À travers la prospérité de ce préjugé, l’esclavage se poursuit, sous d’autres formes. Inutile de préciser que le racisme vise d’abord les Africains et leurs descendants et qu’il a été étendu ensuite à d’autres catégories d’opprimés pour justifier d’autres oppressions. C’est pourquoi la commémoration de l’abolition de l’esclavage, crime fondamental contre l’humanité, est nécessaire pour montrer à tous que le racisme, qui peut frapper tout individu, quelle que soit sa couleur, n’est que la conséquence d’une forme particulièrement odieuse d’exploitation-extermination fondée sur la couleur et non pas la cause de cette exploitation-extermination. C’est pour justifier la déportation et l’exploitation des Africains qu’on a « inventé » leur couleur, censée, pour les oppresseurs, les unifier dans la différence et l’infériorité. Ce n’est pas parce que le préjugé de couleur était déjà répandu que la déportation et l’exploitation ont pu se produire, c’est le crime qui s’est ensuite justifié par de tels faux-semblants. Lorsqu’ils n’ont pas l’audace d’exhiber ouvertement leurs convictions, on reconnaît les racistes à trois signes : ils affirment l’existence de races humaines, ils déclarent que le racisme est inscrit dans la nature de l’homme, ils cherchent à occulter ou à minimiser le poids de l’esclavage dans l’histoire. Si la réfutation des deux premières affirmations se fait sur le terrain philosophique et épistémologique, ce qui est un long travail de spécialiste, la commémoration de l’abolition de l’esclavage est un des moyens les plus simples pour révéler l’importance de l’esclavage, montrer qu’il est la racine de l’arbre généalogique du racisme et lutter contre ce fléau. Ceux qui cherchent à faire de la commémoration de l’esclavage une journée de promotion de la « diversité » ou d’une couleur particulière sont des imposteurs qui servent en fait le racisme. Tant que le racisme n’est pas éradiqué, ce qui est parfaitement envisageable puisqu’il n’est que le fruit de l’ignorance, la promotion de la « diversité » n’est qu’un moyen supplémentaire de renforcer les discriminations en imposant aux ignorants la croyance qu’il y aurait plusieurs espèces d’hommes. Ce que les racistes avancent comme un remède est une manière de renforcer le mal. La meilleure manière de commémorer l’abolition d’un crime qui est nié ou ignoré, c’est de fédérer la population autour de héros symboliques qui sont encore victimes du racisme, après l’avoir été de l’esclavage. Le général Dumas est, à cet égard, la figure la plus significative. Né esclave en Haïti, il est devenu une figure majeure de la Révolution française, avant d’être victime du racisme d’État soutenu par Bonaparte, qui remit en place le code noir en 1802. J’ai suffisamment démontré la réalité du crime de Napoléon. Il est temps maintenant de rendre hommage à ses victimes. Il y a trois mois, après que ma dénonciation d’un film anti-Dumas, on entendit, à grand renfort de communiqués, certaines voix blâmer principalement le choix de l’acteur censé représenter Alexandre Dumas, ce qui n’était qu’un des aspects du problème. On aimerait bien entendre les mêmes voix appeler aujourd’hui à se rassembler autour du père de l’écrivain, qui inventa ce nom d’Alexandre Dumas. C’est à juste titre que le seul monument symbolisant l’esclavage sur la voie publique à Paris lui est dédié. Seul un héros de ce calibre, seul un monument de cette importance peut rassembler assez de monde pour que le racisme enfin, après l’esclavage, puisse être déclaré crime contre l’humanité. C’est la raison de la journée du 10 mai. C’est pourquoi j’appelle au rassemblement de tous les antiracistes, et particulièrement des victimes du racisme, des descendants des victimes de l’esclavage, mais aussi des victimes de la colonisation, devant les fers brisés symbolisant le général Dumas et à travers lui l’abolition de l’esclavage et du racisme, place du général-Catroux à Paris dès 16 heures 30, le 10 mai 2010.
Claude Ribbe
Cérémonies de l’abolition de l’esclavage à Paris place du général-Catroux (Paris 17e)
16h 30-21 h
Un événement légitime
La cérémonie qui va avoir lieu ce lundi 10 mai 2010 est une étape historique importante qui jalonne le difficile chemin de la reconnaissance de la mémoire de l’esclavage en France.
L’important monument au général Dumas, place du général-Catroux, est incontournable puisqu’il est le seul lieu à Paris, sur la voie publique, à évoquer la mémoire des esclaves. Ce sera donc dorénavant, chaque année, en application d’un vote du Conseil de Paris, mais aussi en accord avec des associations représentatives de la mémoire de l’esclavage, et connues pour leurs actions, le lieu de rassemblement majeur du 10 mai, à la fois officiel et populaire.
l'inauguration du monument, le 4 avril 2009 par Bertrand Delanoë, Claude Ribbe, Cristophe Girard, Brigitte Kuster et Victorin Lurel
en présence, notamment, de Yazid Sabeg, des ambassadeurs du Sénégal et du Libéria
Le général Dumas, né esclave en Haïti, fait le lien avec la première République nègre de l’histoire et ce n’est pas un hasard si le monument au général-Dumas est installé en face du consulat d’Haïti à Paris, mais aussi en face de l’ambassade du Libéria. Les représentants de ces deux États seront, bien entendu, à la cérémonie ainsi que de nombreuses autres personnalités.
La participation, cette année, de l’ambassade des USA à Paris, après l’élection de Barack Obama, est un signe fort qui n’échappera à personne.
Un autre signe fort est la présence de l’armée française qui rendra les honneurs (Sonnerie aux morts, Marseillaise, Chant du Départ) au général Dumas, héros de la Révolution et, à travers lui, aux esclaves et à leurs descendants.
CENT VINGT PARTICIPANTS JOUENT A LA MEMOIRE DES ESCLAVES
Dans des gens variés, la musique principale de l’armée de Terre (40 participants), les enfants des écoles de la ville de Paris (chorale de 40 enfants), les tambours, Gwo Ka et lambis
de Dominique Tauliaut et de Miyo (40 musiciens, danseurs et percussionnistes).
A ne pas manquer ! Rendez-vous dès 16 h 30, place du général-Catroux.
16 h 30, projection en avant première du film de l’Unesco Les Routes de l’Esclave, une vision globale (auditorium A111, centre Malesherbes, place du général-Catroux, entrée par le 108 boulevard Malesherbes)
18 h Cérémonie officielle, devant le monument au général-Dumas, place du général Catroux, musiques, allocutions, dépôt de gerbes et de fleurs, suivie d’animations avec la participation des associations Amitié Marie-Galantaise et Armada (buffet créole et rafraîchissements offerts à tous les participants).
19 h 30 Spectacle avec Stany Coppet, Thierry Desroses et Stomy Bugsy (grand auditorium, entrée par le 108 boulevard Malesherbes)
21 h Cocktail dans le hall du grand auditorium
Claude Ribbe, association des amis du général Dumas (coordination de la journée)
Organisateurs : Ville de Paris, délégation générale à l’outre mer de la ville de Paris, mairie du 17e, ambassade des USA, Unesco, association des amis du général Dumas, avec la participation des associations Armada, Amitié Marie Galantaise et de l’armée française (musique principale de l’armée de Terre et détachement militaire).
10 mai 2010
Commémoration de l’abolition de l’esclavage à Paris
16 h 30 – 21 h
place du général-Catroux Paris 17e
(métro Malesherbes ligne 3, bus 94)
Le 4 avril 2009, était inauguré à Paris un monument exceptionnel (5 m de haut, 5 tonnes) les fers conçus par Driss Sans Arcidet (musée Khômbol) à la mémoire du général Alexandre Dumas (1762-1806), père de l’écrivain, héros de la Révolution française, né esclave en Haïti. Outre la figure emblématique du général Dumas, l’œuvre évoque l’abolition de l’esclavage, créant ainsi, dans la capitale, un lieu de mémoire digne, consensuel et majestueux. Le conseil de Paris ayant décidé que le 10 mai sera célébré chaque année à Paris, sur proposition de l’association des amis du général Dumas, la mairie de Paris célèbre désormais officiellement, tous les 10 mai, la commémoration de l’abolition de l’esclavage devant le monument au général Dumas, figure majeure de l’histoire de France issue de l’esclavage.
l'émouvante cérémonie pour l'abolition de l'esclavage, place du général-Catroux, le 10 mai 2009
L’association des amis du général Dumas, dont le président, l’écrivain Claude Ribbe, a été à l’origine du monument, est associée aux manifestations et coordonne la participation d’autres organismes (institutions officielles, associations liées à la mémoire de l’esclavage).
En 2010, la cérémonie officielle est précédée de la projection en avant première d’un film produit par l’Unesco et prolongée par un spectacle mis en scène par Stany Coppet, comédien d’origine guyanaise.
Cette journée sera prolongée par la diffusion, sur France 2 (jeudi 13 mai à 23 50, case Infrarouge) du film de Claude Ribbe, Le Diable noir, qui évoque la vie du général Dumas et l’installation du monument à sa mémoire, place du général Catroux, avec Stany Coppet dans le rôle du général Dumas, Aimé Césaire, Driss Sans Arcidet, Patrice-Flora Praxo, Benoît Hopquin.
Organisation :
Ville de Paris, délégation générale à l’outre mer de la ville de Paris, mairie du 17e arrondissement, Ambassade des USA, Unesco.
Coordination :
Association des amis du général Dumas.
Lieu de la cérémonie : place du général Catroux Paris 17e.
Devant le monument au général Dumas et grand auditorium du Centre Malesherbes (entrée 108 boulevard Malesherbes).
Le programme de la commémoration
16 h 30 Projection en avant-première du film produit par l’Unesco Routes de l’esclave, une vision globale (54’)
Auditorium A 111 du centre Malesherbes (entrée 108 boulevard Malesherbes)
UNESCO/Projet la Route de l’esclave
Documentaire: « Routes de l’esclave: une vision globale »
« Routes de l’esclave: une vision globale » est un documentaire informatif, de sensibilisation et éducatif, produit par l’UNESCO. Il présente la diversité des histoires et des patrimoines issus de la tragédie de la traite négrière et de l'esclavage. Destiné au grand public, il donne un aperçu de la déportation massive des populations africaines vers différentes parties du monde (Amériques, Océan Indien, Moyen-Orient, Asie).
Il met également en évidence la présence africaine à travers les continents, les importantes contributions de la diaspora africaine à la société d'accueil dans différents domaines (arts, religions, connaissances, agriculture, comportement, linguistique, etc.) ainsi que le racisme et les discriminations hérités de ce passé tragique. Au-delà du traumatisme de l'esclavage, ce film vise à d'illustrer la résistance et la résilience des victimes qui ont leur permis non seulement de survivre à ce système déshumanisant mais aussi d’influencer culturellement les sociétés esclavagistes. Grâce à la compilation d'images, aux narrations historiques et aux entrevues avec des experts de tous les continents, le film montre comment les esclaves africains et leurs descendants ont contribué à façonner le monde moderne, en remettant en question les théories erronées sur les « races ».
Son principal objectif est de donner une vision globale des différentes dimensions de cette tragédie et de poser des questions cruciales sur la gestion de cette mémoire collective et de ses conséquences dans les sociétés modernes.
18 h 00 Cérémonie officielle de la ville de Paris place du général Catroux devant le monument au général Dumas pour l’abolition de l’esclavage, place du général-Catroux, en présence de M. Bertrand Delanoë, maire de Paris, de Catherine Vieu-Charrier, maire adjoint chargé de la Mémoire et du Monde combattant, de Brigitte Kuster, maire du 17e arrondissement, et de nombreuses personnalités et élus.
la musique principale de l'armée de Terre
120 musiciens pour la mémoire des esclaves.
La solennité de l’événement sera soulignée par la participation de la musique principale de l’armée de terre (40 musiciens) et d’un détachement d’honneur de soldats qui rendront hommage au premier général de couleur de l’armée française, né esclave, et, à travers lui à tous les esclaves.
Une chorale de 40 enfants des écoles de la ville de Paris chantera à leur mémoire.
Quarante tambours (Gwo Ka du groupe Miyo de Dominique Tauliaut) participeront également à la cérémonie.
le groupe Miyo
18 h 30 Animations et prises de parole (Place du général-Catroux)
pique-nique et rafraichissements offerts avec les associations ARMADA et AMITIE MARIE GALANTAISE
19 h 30 Discours et poèmes sur le colonialisme et l’esclavage un spectacle de Stany Coppet avec Stany Coppet, Thierry Desroses, Stomy Bugsy, urée 80’. Grand auditorium du centre Malesherbes (entrée par le 108 boulevard Malesherbes).
STANY COPPET
Fin 2003, il foule les planches new yorkaises du Repertory Theatre dans une pièce originale de David Amito BarShlomo Love & Lamb et dans Taste Of Honey de Delaney Shelagh au Century Center for the Performing Arts de New York. Lors de ces années passées aux Etats-unis, Stany produit et conduit des interviews publiques de personnalités du cinéma et du théâtre afro-américain sur les scènes du Marilyn Monroe de New York, et du Fine Arts Theatre de Beverly Hills. Au théâtre Bootle de Los Angeles, Stany co-produit aux cotés de Steven Adams et Steven Soderbergh, un seul en scène de Roger Guenveur Smith intitulé Who Killed Bob Marley? De retour en France, avec le metteur en scène Caroline Ducrocq et l'auteur Alain Foix, il présente Duel D'Ombres au Festival d'Avignon, une comédie en musique présentant la rencontre du Chevalier de Saint George (Stany Coppet) et du Chevalier d'Eon. En 2008 il joue dans Orpailleur, aux cotés de Julien Courbey et Sara Martins. En Novembre 2009 il met en scène Discours et Poèmes sur le Colonialisme et l’Esclavage au CENT-QUATRE à Paris avec à ses cotés sur scène les comédiens Édouard Montoute et Stomy Bugsy. Le 13 mai 2010, il incarnera sur France 2 le rôle général Dumas, père du célèbre auteur et premier général d’origine afro-antillaise, dans le film Le Diable noir, de Claude Ribbe.
THIERRY DESROSES
Il débute dans le métier de comédien en enchaînant les pièces de théâtres : Le pont des soupirs (1986) d'après Offenbach ou La Cerisaie de A. Tchekhov. Au cinéma, on le voit dans dans Les Keufs en 1987 aux cotés de Josiane Balasko et Isaac de Bankolé ou dans L627 de Bertrand Tavernier en 1992. Après de nombreux films et téléfilms, Thierry se verra proposer en 1999 le rôle de Alain Porret dans la série P.J. de France 2, rôle qu'il tiendra pendant plus de 5 ans. Puis il découvre le plaisir de la mise en scène. Il travaillera pour le One Man Show de Fabrice Eboué à l’écriture et à la mise en scène et pour la comédienne Naho dans Le monde selon Madame Adjobi. Il réalise son premier documentaire en collaboration avec Gilles Oddos Nou Gen Fôs, Nou Gen Couraj (26 minutes) sur la reconstruction d'Haïti après le passage du cyclone Jeanne en septembre 2004. Parrain de l'association Aide et Action, Thierry renouvellera cette opération pour un deuxième chapitre qui sera tourné courant Février 2008.
Nous connaissons aussi Thierry de par sa voix grave et chaude qu’il prête aux acteurs américains tels que Samuel L Jackson, Lawrence Fishburne, Eriq La Salle dans la série Urgences ou encore Ice T, Wesley Snipes, Louis Gossett Jr et occasionnellement Forest Whitaker ou Cuba Gooding Jr.
STOMY BUGSY
De son vrai nom Gilles Duarte, au cinéma dans Ma 6-T va crack-Er en 1997, 3 zéros en 2001, Le Boulet en 2002, Gomez et Tavares en 2003, Nèg marron en 2005. Il joue également dans la série télévisée Anna Meyer, assistante de choc en 2006. Après avoir tourné dans un nouvel opus de Gomez et Tavares: Gomez vs Tavares, il joue le rôle du journaliste communiste martiniquais des années 1930 André Aliker dans le film Aliker.
21 h 00 Cocktail offert par l’ambassade des États-Unis, l’association des amis du général Dumas et la mairie du 17e arrondissement, Centre Malesherbes
Association des amis du général Dumas
Contacts presse : KEYZA agence KS Communication 06 76 28 49 19
keyza@agenceks.com
POUR PROLONGER LE 10 MAI SUR FRANCE 2 ...
Stany Coppet dans le rôle su général Dumas sur France 2
LE DIABLE NOIR
Un film de Claude Ribbe
Diffusion France 2 (Infrarouge)
13 mai 2010 à 23 h 50
D’après l’œuvre de Claude Ribbe, Le Diable noir (biographie du général Dumas), éditions Alphée-Jean-Paul-Bertrand (2008)
Peu après la polémique liée à la sortie du film L’Autre Dumas, avec Gérard Depardieu, accusé d’occulter les véritables origines d’Alexandre Dumas, le film documentaire de Claude Ribbe, Le Diable noir, repositionne le célèbre écrivain en évoquant avec justesse et émotion la vie aventureuse de son père, le général Alexandre Dumas (1762-1806), un héros oublié, victime de sa couleur, qui fut le premier général d’origine afro-antillaise de l’histoire de France. Figure majeure de la Révolution, né esclave en Haïti, il fut le rival de Bonaparte.
Le général Dumas vient d’être honoré à Paris par l’implantation d’un important monument à sa mémoire, place du général-Catroux (17e), qui remplace une statue abattue par les collaborateurs en 1943. C’est devant l’œuvre du plasticien Driss Sans Arcidet (Musée Khômbol) que sera désormais célébré tous les 10 mai la commémoration de l’abolition de l’esclavage. Des milliers de défenseurs réclament aujourd’hui que le général Dumas, injustement privé de Légion d’Honneur pour cause de négritude, soit enfin, plus de deux siècles après sa mort, au moment où l’on prône la reconnaissance de la diversité, réintégré dans ses droits.
L’histoire du général Dumas et de ses trois compagnons « blancs » aux dragons de la Reine, Espagne, Piston et Carrière de Beaumont, a inspiré la trame des Trois Mousquetaires. Le réalisateur a retrouvé les descendants de deux d’entre eux qui ouvrent les archives familiales tandis que Me Jacques Salès montre le lien entre l’histoire du général et les difficultés des relations entre Haïti et la France.
Tout en suivant la chronologie, Le Diable noir enquête à Villers-Cotterêts (Aisne), la ville qui accueillit le général et replaçant les questions d’histoire dans le contexte de, pose la question de la discrimination et de la mémoire de la négritude, avec l’intervention inédite d’Aimé Césaire, filmé en 2006.
Dans la partie fiction, le comédien guyanais Stany Coppet évoque la figure du général Dumas, d’abord lié à son père, le marquis de La Pailleterie, puis affirmant sa négritude, ce qui entraînera sa disgrâce.
Par son témoignage, Patrice-Flora Praxo, artiste peintre et comédienne, s’attache à Césette, mère du général.
Le général Dumas n’est-il pas l’un des figures positives de l’histoire de la diversité où la jeunesse issue de l’immigration ou originaire des DOM pourrait aujourd’hui se reconnaître ?
Le général Dumas (Thomas-Alexandre Davy de La Pailleterie)
Lorsqu’il naquit, le 25 mars 1762 à Jérémie, fils de l’esclave africaine Marie-Césette, qui aurait pu prédire la destinée de Thomas-Alexandre ? Jérémie était un petit bourg côtier à l’ouest de l’île française de Saint-Domingue, aujourd’hui république d’Haïti. Césette était esclave et Thomas-Alexandre l’était aussi, le Code noir prescrivant que les enfants d’une esclave naissent esclave. Mais il ne s’agissait pas d’une grande plantation. Juste quelques hectares. Césette était la compagne du maître, Antoine, et Thomas-Alexandre était son fils. Cet Antoine, originaire de la petite noblesse, n’avait pas fait fortune et vivait sous un faux nom, à cause d’une brouille avec son frère, colon dans une autre partie de l’île, et sans doute aussi pour échapper aux créanciers. L’été 1775, il apprit qu’il était l’héritier du domaine familial de Normandie. Pour payer le voyage, le maître vendit son fils à réméré, c'est-à-dire avec une clause permettant de le racheter. Heureusement, Antoine fit jouer la clause et Thomas-Alexandre arriva au Havre un an plus tard. La terre de France fit de lui un homme libre et le fils naturel du marquis de La Pailleterie. Il suivit son père qui menait une existence dissipée à Lisieux, à Saint-Germain-en-Laye. Puis il alla faire un peu le jeune homme à Paris et se lia au chevalier de Saint-George. Finalement brouillé avec son père qui lui avait coupé les vivres, Thomas-Alexandre se fit dragon en s’engageant le 2 juin 1786 dans le régiment de la Reine en garnison à Verdun sous le nom de Dumas. Alexandre Dumas. Il se lia avec trois camarades : Piston, Espagne et Beaumont. Le régiment fut transféré le 22 mars 1788 à la caserne Saint-Martin de Laon. Le 15 août 1789, un détachement fut envoyé à Villers-Cotterêts. Tout le monde remarqua le beau cavalier Alexandre Dumas. Surtout la jeune Marie-Louise Labouret, fille de l’aubergiste. Ils se fiancèrent à la Saint-Nicolas. Alexandre ne voulait se marier qu’officier. La Révolution donnait tous les espoirs. La guerre permit de les réaliser. Un régiment de volontaires antillais et africains commandés par le chevalier de Saint-George fur formé en 1792 et séjourna à Laon. Alexandre y devint lieutenant-colonel et épousa sa belle avant d’aller se couvrir de gloire comme il en avait rêvé. Nommé général en 1793, il obtint l’armée des Alpes et fit venir ses compagnons comme aides de camp et chef d’état-major. Il triompha en emportant héroïquement les places du Petit Saint Bernard et du Mont Cenis. Plus tard, alors qu’il séjournait à Villers, on l’appela pour sauver la République menacée par une insurrection royaliste, mais l’essieu de la voiture cassa. Bonaparte en profita. Dumas servit sous ses ordres en 1797 en Italie du Nord où il résista seul à un escadron autrichien au pont de Brixen. En 1798, il commanda la cavalerie de l’expédition d’Égypte. Mais c’était un homme sensible. La répression féroce de la révolte du Caire le dégoûta et il obtint de rentrer. Son bateau ayant fait naufrage, il se retrouva prisonnier du roi de Naples pendant deux ans à Tarente dans des conditions très dures. Au retour, il fut frappé par la législation raciste de Bonaparte et réformé. Marie-Louise lui donna deux filles, dont l’une mourut, et un fils, Alexandre. Le général, affaibli par sa captivité, le laissa orphelin le 26 février 1806. Fou de ce père qu’il avait à peine connu, Alexandre transposa ses exploits. Notamment dans Les Trois Mousquetaires où Piston, Beaumont et Espagne deviennent Porthos, Aramis et Athos. Et d’Artagnan ? N’avez-vous pas deviné ? Ne le cherchez pas ailleurs : D’Artagnan repose auprès de sa belle à Villers-Cotterêts. Leur fils est au Panthéon.
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Claude Ribbe est écrivain, réalisateur et éditeur. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont Le Diable noir (Alphée).
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