Newsletter IST n°11, Mars 2016
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Direction de la documentation
Pôle Information Scientifique et Technique
École des Ponts ParisTech
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Ce onzième numéro de notre Newsletter IST est consacré à une problématique très complexe, en tout cas, bien moins anodine qu’il n’y paraît : la signature des publications scientifiques. Elle fait l’objet de nombreuses interrogations, voire de controverses. Qui peut signer ? Qui doit signer ? Dans quel ordre ? Quelle responsabilité des auteurs ? Mais ce ne sont pas ces questions d’ordre juridique ou déontologique que nous aborderons. Pour des réponses à celles-ci, nous vous invitons à consulter par exemple le guide réalisé par le comité d’éthique du CNRS ou encore la fiche Je publie, quels sont mes droits ?.
Nous présenterons ici les aspects techniques et les enjeux liés au respect de la règle de signature de l'École des Ponts.
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La règle ou 4 règles simples
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La règle de signature de l'École des Ponts, éditée dans un document synthétique (voir en bas de page) par le Pôle IST de la Direction de la Documentation a bien entendu été validée par la Direction de la Recherche et la Direction de l'École. Elle repose sur 4 règles simples :
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Signer sur une seule ligne et commencer par le laboratoire en utilisant de préférence son acronyme. Pour les unités mixtes, ajouter le code. Ne jamais utiliser de traduction.
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Citer toutes les tutelles et appartenances. L’affiliation d’un auteur décrit en effet son appartenance à une structure de recherche, autrement dit : l’unité, ses tutelles et les groupes dont elle dépend. L’affiliation ne correspond donc pas seulement à l’employeur de l’auteur. Les niveaux intermédiaires (département, par exemple) ne doivent pas figurer dans la signature, ni les mentions liées aux financements (Labex, etc) qui peuvent éventuellement être citées dans les rubriques dédiées de l'éditeur (Remerciements, Acknowledgements, Grants).
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Utiliser une adresse postale simple, sans Cedex, ni nom de rue, ni même code postal. Selon les éditeurs, une adresse complète peut être demandée pour l'auteur correspondant uniquement. Pour les unités multi-sites, la ville peut varier ou être toujours celle du siège.
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Utiliser uniquement des virgules pour séparer les différents items de la signature. Aucun autre séparateur ne doit être utilisé, il pourrait gêner l’identification automatique des différents organismes.
La COMUE (Paris-Est) est citée après toutes les autres tutelles, à l’exception des laboratoires qui dépendent de plusieurs COMUEs et dont les différentes règles pourraient s’entrechoquer…
La règle se décline par laboratoire de la façon suivante :
CEREA, École des Ponts, EDF R et D, UPE, Champs-sur-Marne, France
CERMICS, École des Ponts, UPE, Champs-sur-Marne, France
CIRED, UMR 8568, École des Ponts, AgroParisTech, EHESS, CIRAD, CNRS, Nogent-sur-Marne, France
HMCo, École des Ponts, UPE, Champs-sur-Marne, France
LEESU, MA 102, École des Ponts, AgroParisTech, UPEC, UPE, Champs-sur-Marne, France
LHSV, École des Ponts, CEREMA, EDF R et D, UPE, Chatou, France
LIGM, UMR 8049, École des Ponts, UPEM, ESIEE Paris, CNRS, UPE, Champs-sur-Marne, France
LATTS, UMR 8134, École des Ponts, UPEM, CNRS, UPE, Champs-sur-Marne, France
LVMT, UMR-T 9403, École des Ponts, IFSTTAR, UPEM, UPE, Champs-sur-Marne, France
NAVIER, UMR 8205, École des Ponts, IFSTTAR, CNRS, UPE, Champs-sur-Marne, France
PjSE, UMR 8545, École des Ponts, EHESS, Paris 1, ENS, INRA, CNRS, Paris, France
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Pour le rayonnement de l'École, de ses laboratoires, de ses chercheurs
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Les publications scientifiques contribuent au rayonnement de la recherche produite au sein des laboratoires de l'École des Ponts. L’application systématique de cette règle est essentielle pour garantir une visibilité optimale de l’établissement, tout en respectant celle des autres établissements tutelles. Cette règle ascendante dans la mention des organismes respecte aussi le sentiment d’appartenance du chercheur à son laboratoire qui apparaît alors en premier. Le système de la recherche français est complexe et parfois illisible à l’international et les 4 règles simples que nous présentons ici sont le moyen de clarifier la situation, notamment dans les outils comme le Web of Science ou Scopus.
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Pour un meilleur repérage dans les bases bibliographiques
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Sur les publications 2012-2015 de l’École des Ponts, plus de 2 000 formes d’affiliations différentes ont été recensées pour désigner les laboratoires de l’École et 53 % d’entre elles ne la mentionnaient pas du tout.
Évidemment, les professionnels de l’Information Scientifique et Technique ont appris à s'accommoder de cette situation et à débusquer un maximum des publications indexées dans les grandes bases bibliographiques. Mais cela n’est possible qu’au fruit d’un effort démesuré et qui ne peut porter que sur le périmètre maîtrisé de leur établissement.
Autrement dit, si nous, au Pôle IST, arrivons finalement à repérer vos publications en imaginant un maximum de variantes possibles pour désigner l'École et ses laboratoires, c’est impossible pour un établissement étranger qui ignore tout du contexte ; cela aboutit alors à un benchmarking biaisé et défavorable à l'École avec toutes les conséquences négatives qui s’ensuivent (rejet d’un partenariat, refus d’un financement etc…).
Cela explique aussi pourquoi le rang de l'École des Ponts dans les classements ne correspond pas à sa valeur réelle. De nombreuses publications (et donc aussi citations) restent invisibles pour les algorithmes de recherche auxquels ont recours les organismes de classements, que ce soit dans le Web of Science pour l’élaboration du classement de Shanghai ou du U-MultiRank, ou dans Scopus pour le THE et le QS Ranking. Ces organismes n’utiliseront jamais nos requêtes alambiquées pour repérer vos publications. Ils procèdent différemment : ils récupèrent des millions de références puis détectent quelles affiliations ressortent et avec quels volumes, tout comme il est possible de le faire à la suite d’une requête dans le Web of Science avec la fonction Analyze Results ou dans Scopus avec la fonction Analyze search results. Nous vous invitons à faire le test sur votre production après l’avoir recherchée dans ces bases afin de vérifier si l'École des Ponts apparaît bien dans la liste des affiliations détectées.
Nous avons fait tout notre possible pour améliorer la visibilité de l'École dans ces bases. Nous avons notamment été pionniers en la matière en collaborant avec Elsevier (éditeur de Scopus) pour que soit développée une représentation hiérarchique de notre organisation. Cela se fait par un repérage du laboratoire de recherche dans la ligne de signature puis par son rattachement à une ou plusieurs tutelles. Ce traitement de fond se traduit visuellement au niveau de la page du profil de l'École avec le développement d’une nouvelle interface dynamique. D’autres établissements (français en particulier) travaillent à la qualification de leur organisation pour profiter également de ce nouveau dispositif dans Scopus.
Malgré tous nos efforts, si le nom de l'École ou du laboratoire n’apparaît pas, la publication restera perdue et sera affectée à un autre établissement dont la mention sera plus claire.
Enfin, adopter la règle, c’est aussi une façon de contrer les conséquences d’un éventuel retraitement de la ligne de signature par les éditeurs eux-mêmes, au moment de la publication dans la revue et surtout au moment de l’indexation dans une base bibliographique, en particulier dans le Web Of Science.
Prenons l’exemple de cet article pour examiner comment sont traitées les affiliations des auteurs dans l'article lui-même, dans le Web of Science et dans Scopus : Sultan N, Cui Y-J, Delage P. (2010) Yielding and plastic behaviour of Boom clay. Geotechnique 60: 657–666. DOI:10.1680/geot.7.00142.
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Dans la revue
Dans le PDF de l’éditeur de la revue Géotechnique, les lignes de signature sont les suivantes :
N. SULTAN*; Y.-J. CUI† and P. DELAGE† * IFREMER, Département Géosciences Marines, France † Ecole des Ponts ParisTech (UR Navier/CERMES) - Université Paris-Est, France
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Dans le Web of Science
Le Web of Science réordonne et réécrit certains items de la signature :
Sultan, N1; Cui, YJ2; Delage, P2 1. IFREMER, Dept Geosci, Marines, France 2. Univ Paris Est, Ecole Ponts ParisTech UR Navier CERMES, Paris, France
Paris est rajoutée sur la seconde ligne, et il n’est pas impossible que Marines soit aussi considéré comme le nom de la ville pour la première ligne. Par ailleurs, dès qu’une université est détectée, elle est déplacée en tête de ligne, considérée comme la tutelle principale (main organization), les autres étant des tutelles secondaires (sub-organizations) ; cet algorithme automatique, sans doute pensé pour traiter les affiliations anglo-saxonnes, est inadapté à l'organisation française.
Dans cet exemple, l’École des Ponts n’est pas repérée, sans doute parce que l’algorithme échoue à identifier un seul organisme entre les 2 virgules, les parenthèses et la barre oblique dans le PDF éditeur ajoutant à la confusion.
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Dans Scopus
Dans Scopus, les lignes restent identiques à celles du papier original :
Sultan, N.a, Cui, Y.-J.b, Delage, P.b a. IFREMER, Département Géosciences Marines, France b. Ecole des Ponts ParisTech (UR Navier/CERMES) - Université Paris-Est, France
Avant notre collaboration évoquée plus haut avec Elsevier, l'École des Ponts n’était pas repérable, dans cet exemple, par un algorithme d’analyse ; elle l’est désormais par l’identification du laboratoire Navier puis le rattachement au profil de l'École.
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Comme vous le constatez, dans cet environnement imparfait, il revient aux chercheurs de faire preuve de rigueur et constance au moment de la signature de leurs publications, pour augmenter la visibilité de l'École des Ponts à l’échelle internationale, celle de leur laboratoire et bien entendu la leur.
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