Il y a beaucoup de textes très intéressants et sourcés.
Comme vous, Eulalie a beaucoup entendu parler du pangolin ces derniers temps. Elle a voulu en savoir plus et pour cela, elle est allée voir Philippe au Muséum. Souvenez-vous : son ami chargé des collections de zoologie et d’ethnologie.
Voici ce qu’il nous en dit :
« Avec l'actuelle crise sanitaire provoquée par le Covid-19, les pangolins se sont retrouvés, bien malgré eux, au centre d'une certaine actualité zoologique.
Les huit espèces de Pangolins sont réparties à égalité entre l'Afrique et l'Asie : quatre ici et quatre là. Leur taille, relativement modeste, varie de 33 cm de longueur pour les plus petits jusqu'aux alentours de 150 cm pour le Pangolin géant.
Les Pangolins appartiennent à l'ordre des Pholidotes, terme dont l'étymologie (du grec φολίς, pholís, écaille) est immédiatement compréhensible. Les parties supérieures et latérales de leur corps sont en effet recouvertes d'écailles cornées particulièrement résistantes, très singulières chez les Mammifères. Ces écailles, souples chez les jeunes, durcissent avec l'âge. Elles sont constituées de kératine, comme les ongles et les griffes. Elles servent de bouclier défensif contre des attaques de prédateurs (les pangolins se roulent en boule quand ils sont menacés), mais aussi contre les piqûres que pourraient leur causer leurs proies - les fourmis en premier lieu.
Les Pangolins sont en effet des insectivores qui se délectent plus particulièrement de fourmis et de termites. Ils sont, à cette fin, équipés d'une langue très longue et très mobile, capable d'aller chercher les insectes jusqu'au fond de leurs colonies. Les griffes très puissantes qui arment leurs pattes antérieures sont utilisées à éventrer les fourmilières ou les termitières.
Ces griffes imposantes rendraient l'emploi des membres antérieurs assez compliqué pour la marche et, de fait, les Pangolins adoptent une démarche essentiellement bipède, la lourde queue servant de balancier.
Les Pangolins sont aujourd'hui les victimes d'un trafic illégal extrêmement intense à destination des pays du Sud-Est asiatique, où on prête à leurs écailles mais aussi à la consommation de leurs chair différentes vertus médicales.
En l'occurrence, si les bienfaits attendus restent hypothétiques, les milliers de morts occasionnés par le Covid-19 sont de leur côté bien réels.
Quoi qu'il en soit, le braconnage et le trafic - qui concernent également les espèces africaines - ont pour conséquence aujourd'hui de menacer parfois de façon extrêmement critique la survie de ces espèces. »
Au Muséum, nous conservons trois spécimens de pangolin :
- Manis tetradactyla, le Pangolin à longue queue
- Manis tricuspis, le Petit Pangolin
- Manis crassicaudata, le Pangolin indien
Nous vous laissons avec cette citation de Pierre Desproges, à méditer :
« Le pangolin ressemble à un artichaut à l’envers prolongé d’une queue à la vue de laquelle on se prend à penser que le ridicule ne tue plus »