Je vous présente le John Travolta aviaire, le séducteur avisé, le danseur décomplexé et focalisé, j’ai nommé : le jardiner satiné. Pour lui pas de questionnement existentiel. Il veut renverser la belle, vite mais avec un minimum de décorum tout de même. Alors action ! Il fabrique une piste de danse à l’aide de brindilles et l’agrémente d’objets bleus de toutes sortes. Quand une curieuse s’approche, il s’élance sur son tapis végétal et se met à siffler, sautiller et à gonfler des ailes. N’est-ce pas formidable ?
Nous ne sommes pas des oiseaux mais le processus n’est pas si éloigné. Dans notre rapport à la séduction nous avons bien un objectif (obtenir une faveur), une stratégie (plus ou moins créative/sophistiquée et plus ou moins opérante), des moyens (le discours, les accessoires). Ce qui nous différencie c’est le large éventail de choix possibles pour chacun de ces éléments. C’est aussi ce qui rend nos relations si compliquées et ambiguës (Est-qu’il/elle me drague ? Que veut-il/elle ? Jusqu'où est-il/elle capable d'aller ?).
Si je me pose sincèrement la question « Qui voulez-vous séduire ? ». Mon premier élan sera de dire « moi-même » mais je me rends rapidement compte qu’il s’agit là d’une défense. Avant tout j’ai envie de séduire l’autre, celui qui peut m’envoyer une image de moi-même que je ne peux saisir seule et me permettre d’aller plus loin dans l’exploration du monde c’est à dire le « déploiement de soi » (personnel, professionnel, matériel, familial, amoureux…). C’est terrible tout de même de s’avouer que l’autre est un moyen pour revenir à soi. Le point d’achoppement avec autrui est que si nous voulons être aimé(e) ce n’est pas nécessairement pour s’accoupler (qui devient désormais un moyen). Il y a tellement de choses à faire avec l’autre qu’il serait frustrant (mais pas inutile) de limiter nos attentes à un évanouissement.
Dans le possible des « qui voulez-vous séduire », il y a la femme ou l’homme naturellement puis en mode dégradé celui qui a le pouvoir de changer quelque chose dans notre vie par un moyen indirect (le profil de mon poste, le salaire, le confort, le réconfort, le plaisir…). A chacun ses priorités. Quelles sont les vôtres ? Que voulez-vous obtenir dans vos démarches de séduction ? Etes-vous seulement conscient(e) de les activer ? Nous l’avons vu avec amusement, l’oiseau chante et parade de façon à mettre en scène son corps (pour nous les vêtements, la silhouette, la démarche…), à échauffer les sens (les parfums, la peau visible), il utilise également des accessoires (bijoux, voiture, objets), il poétise avant le corps à corps (discours, humour, jeu). Que faites-vous donc ? Faites-vous des plongeons ?
Si nous sommes d’accord sur le fait que nous voulons séduire celui ou celle susceptible de nous apporter du « bien, du plus » dans un des domaines de notre vie, qui voulons-nous séduire et quelle est la stratégie qui fonctionne ?
Selon la psychologie évolutionniste et quelque peu caricaturale, dans le contexte d’une relation à long terme, l’homme et la femme recherchent tous deux quelqu’un susceptible de les aimer, de leur être fidèle, capable d’émotions stables et doté d’un caractère agréable (Noël tous les jours !!). Par contre, si l’homme reste fasciné par la beauté, la jeunesse voire le must qu’est la virginité (la femme-sablier), la femme plus pragmatique s’attache au statut social (l’homme-portefeuille), à la capacité de travail (la santé, le corps en forme) et aux perspectives financières (nourrir la famille et élever les enfants et accessoirement s'offrir le meilleur coiffeur).
Les chercheurs qui travaillent durement sur « la séduction » nous enseignent qu’il existe un Top 5 des comportements qui fonctionnent.
- Toucher ou plutôt effleurer : vous aurez 65 % plus de chance d’obtenir ce que vous souhaitez
- Se trouver au bon endroit : se placer dans un lieu à forte charge émotionnelle (fleuriste, parc d’attraction, sports à risques…)
- Choisir ses couleurs : le rouge
- Reproduire le geste, le comportement ou reprendre les paroles de l’autre
- Parler d’amour
Peut-on aimer quelqu’un qui tombe si facilement dans les pièges ? Oui, parce que nous sommes de grands paresseux, toujours tenter par l’économie d’énergie, bien trop heureux de ce pouvoir nouveau, quasi magique qui fait se tourner les yeux vers nous avec autant de facilité. Reconnu(e) dans notre individualité, nous irradions. L’amour appelle l’amour.