Cher(e)s collèges,

Nous tenons par ce mail à remercier tous ceux qui nous ont fait parvenir leur soutien. Vous nous avez fait part de vos inquiétudes concernant le futur artistique de la création indépendante. Malheureusement actuellement nous ne sommes pas encore en mesure de vous répondre, nous ne manquerons pas de vous informer de l'évolution de notre situation.

A présent nous tenons à vous donner plus des précisions pour répondre à toutes vos questions:

Notre mission était de faire vivre les trois salles du Hall des Chars. Tous les autres endroits du site Laiterie ne sont pas gérés par L’association Friche Laiterie, malgré un budget restreint pour les trois salles, La Friche Laiterie a accompli sa mission et a accueilli des créations indépendantes qui n'ont pas forcement des subventions publiques, et elle a portée plus de 150 spectacles, 8 festivals et plus de 30 ateliers qui ont eu lieu entre 2013/2014, en ayant une gestion financière saine, (celle-ci est vérifiée par un cabinet comptable et un commissaire aux comptes).

Contrairement à ce qui a été évoqué les moyens et le fonctionnement administratif de La Friche Laiterie de Strasbourg sont complètement différents de ceux de la Friche Belle de Mai de Marseille (autour de 4 millions d'euro de budget annuel et une quarantaine de salariés) ou le Lieu Unique à Nantes (autour de 4,8 millions d'euro de budget annuel et une quarantaine de salariés) . La Friche Laiterie reçoit 120.000 euro de budget donné par la Ville de Strasbourg et 8000 euro de budget donné par le Conseil Général du Bas-Rhin.

Malgré la riche programmation du lieu, La Friche de Strasbourg devrait avoir trois salariés, mais par manque de moyens financiers, il n'y a qu'une seule salariée à temps partiel, une équipe de bénévoles du Conseil d'Administration accomplit la mission de faire vivre les trois salles du Hall des Chars malgré les contraintes quotidiennes:

- le partage de l'occupation des salles avec les événements de la ville de Strasbourg,

- l'accueil et la gestion des artistes programmés par la ville, - le manque d'isolation phonique entre la salle de spectacle et le Taps Laiterie ainsi que entre la salle des colonnes et le salle de la Fabrique de Théâtre,

- à déduire du budget global : 12.000 euro de budget annuel pour chaque pôle (théâtre, danse, musique, arts visuels, festivals communs), en sachant qu'un seul spectacle devrait avoir besoin d'un minimum de 3000 euro entre la contribution aux artistes, les techniciens, les agents de sécurité et le nettoyage, etc.

Tous les Conseils d'administration successifs depuis 2006 ont demandé à La ville de Strasbourg d'obtenir des aides par rapport à :

- un manque d'équipement technique à offrir aux artistes, qui nous oblige à une location constante du matériel technique à l'Agence Culturelle d'Alsace, à déduire aussi du budget global.

- l'absence d'un technicien à partager entre la ville et La Friche Laiterie qui en plus, doit avoir un certificat spécifique due à la configuration de la salle. - le manque de communication, visibilité lié au lieu.

La Friche Laiterie, étant porteuse des nouvelles formes artistiques, est le seul endroit apte à habiter le Hall Des Chars qui ne soit pas destiné seulement à la diffusion. Nous avions communiqué à la Direction de la Culture notre envie de dialoguer et le fait que nous étions prêt à construire quelque chose ensemble pour l'avenir de la programmation. Le Conseil d'Administration de La Friche Laiterie a proposé une restructuration de l'association ainsi qu'un projet artistique qui prévoit une ouverture aux institutions culturelles.

Nous avons obtenu un prorata d'occupation du lieu, jusqu'au dernier événement (22 décembre). Nous avons un rendez-vous le 14 janvier 2015. La ville nous a demandé de leur proposer, en plus du projet dont elle a déjà connaissance, de nouvelles propositions d'utilisation du Hall Des Chars. Nous ne comprenons pas pourquoi Monsieur Fontanel et la Direction de la Culture n'ont pas attendu au moins la fin des négociations de janvier pour éventuellement nous demander de rendre les clefs du Hall Des Chars. Nous avons toujours été ouverts à partager le Hall des Chars avec d'autres structures, nous ne comprenons donc pas cette pression à nous faire quitter si vite le lieu. Cela signifie-t-il que la ville sait déjà qu'elle n'acceptera pas nos propositions?.

Nous avons senti une agressivité des certaines personnes gravitant autour de l'association, nous trouvons cette démarche destructrice pour le développement artistique de Strasbourg.

Dans quel autre endroit, autre que la Friche Laiterie, les artistes pourront-ils bénéficier d'une aide à la production et avoir trois salles de spectacle pour travailler librement et présenter en toute indépendance le résultat de leur création?.

Cordialement, Chiara Villa et le Conseil d’Administration de la Friche Laiterie.