Depuis quelques semaines et comme toutes les années à cette période, la plupart des clubs sportifs sont en recherche de budget pour la saison 2015/2016. Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous. Et pourtant si !
Fini le temps où n’importe quelle bonne volonté pouvait tenir les finances d’un club en notant sur deux colonnes d’un cahier d’écolier les recettes et les dépenses. Désormais, il faut un ordinateur, être un expert et souvent un comptable. Fini le temps où les dirigeants transportaient dans leur voiture personnelle les jeunes compétiteurs en déplacement. Il faut maintenant des bus et des chauffeurs professionnels.  Fini le temps où les plus grands transmettaient simplement leur expérience et leur savoir aux plus petits, il faut désormais des «cadres techniques» et des moniteurs diplômés. Fini le temps où le club formait et surtout gardait ses champions, maintenant souvent on les «achète» ! Fini le temps où les champions se contentaient de leur titre, de leur trophée et des félicitations de tous. Désormais il leur faut des « primes », voire un « salaire ». Fini le temps ou une équipe pouvait atteindre les sommets sans véritables finances. Désormais l’accès aux plus belles performances est proportionnel au budget investi. Impossible donc d’avoir quelques ambitions pour ses compétiteurs et pour son club sans une manne d’argent chaque année plus grande. Si l’on rajoute que les cotisations ne peuvent plus être en cohérence avec les frais engagés, que les subventions ne suivent pas l’évolution des frais et que les ambitions et les exigences de tous augmentent, on comprend mieux qu’une part de plus en plus grande des dirigeants passe désormais l’essentiel de son temps à rechercher des solutions de financement et à faire de la gestion. Notons qu'au moins 5 ou 6 clubs valentinois ont des budgets annuels de plusieurs centaines de milliers d'euros !
Après avoir tenté puis souvent abandonné l’organisation de lotos, de tombolas, et d’animations diverses réclamant une grande énergie pour des résultats souvent maigres ou décevants, la « mode » est  désormais  aux  « partenaires privés » pour trouver du financement.
Si certains « clubs à gros budget» ont par nécessité pris une belle avance sur ce mode de financement privé, en faisant preuve d’une imagination de plus en plus grande pour fidéliser et satisfaire leurs partenaires (clubs de partenaires, petits déjeuners et soirées partenaires, échanges de cartes de visite entre partenaires, réceptions,  etc.), d’autres patinent fortement pour trouver un sponsor ou un mécène. Cependant tous continuent à rechercher inlassablement ces fameux partenaires sans qui le sport (et pas que de haut-niveau) ne pourrait plus continuer à l’identique. Mais la lutte est grande pour obtenir ce « fameux partenaire », et le nombre d’entreprises  peu extensible. C’est donc à qui convaincra le premier une entreprise à devenir son partenaire.
Une société va prochainement rassembler au cours d'une soirée des clubs et des partenaires susceptibles d’étendre leur partenariat. Si l’idée peut paraître séduisante, indirectement cela va forcément mettre en concurrence les clubs. Est-ce que cela ne sera pas une fausse bonne idée ? Seul l'avenir nous le dira.
N’oublions cependant pas qu’entre un club et un « partenaire » doit exister une relation de confiance, et que même si ouvertement « un mécène » ne réclame rien, rares sont ceux qui n’attendent pas un retour en terme d’affaire, ou de simple notoriété. 

Il faut cependant faire la différence entre le parrainage (ou sponsoring) et le mécénat. Le mécénat est un don effectué sans contre-partie. Les associations sportives répondant habituellement aux critères de « l’intérêt général », sont donc susceptibles de recevoir du mécénat, lequel donne au mécène le droit à une réduction d’impôts égale à 60% du montant du versement.
Le sponsoring à l’inverse est un échange de services. Le sponsor attend un retour de son investissement. Les dépenses de parrainage sont déductibles des résultats imposables de l'entreprise dès lors qu'elles sont « exposées dans l'intérêt direct de l'exploitation ». Selon l'administration fiscale, cette condition est considérée comme remplie lorsque :
-  l'identification de l'entreprise qui entend promouvoir son image de marque est assurée quel que soit le support utilisé (affiches, annonces de presse, effets médiatiques...),
-  les dépenses engagées sont en rapport avec l'avantage attendu par l'entreprise. Celle-ci doit ainsi être en mesure de justifier que les dépenses engagées dans une opération de parrainage ne sont pas excessives au regard de l'importance de la contrepartie attendue.