« A quoi ça sert l’amour ? » s’interroge Edith Piaf en duo avec son jeune et beau mari. Insatiable amoureuse, femme fatale et artiste passionnée, elle chante que l’amour même triste est une promesse de joie, celle du souvenir. Finalement, l’époux dubitatif conclut que « sans amour dans la vie, sans ses joies, ses chagrins, on a vécu pour rien. ». Tout est dit, l’amour sert à donner du sens à la vie. Autant dire qu’il est urgent de laisser toute sa place à l’amour pour éviter l’abîme de la vacuité qui au coeur même de l'abondance nous fait ressentir de l'insatisfaction.
L’état d’amour : la respiration nécessaire
L’amour est un état d’ouverture totale à soi, aux autres et au monde. Si vous respirez profondément et doucement en pensant à quelque chose d’agréable, après quelques respirations vous aurez une idée de ce qu’est l’amour... Tout fusionne... C’est comme entrer dans une immensité bienveillante... Le danger n’existe plus...Tout est invitation à être librement soi et à aller vers l’autre... L’amour c’est la lumière qui guide vers l’origine des origines, vers l’essentiel de l’être. Autant dire que le rythme de nos vies survoltées ne nous invite guère à l’état amoureux à moins de s’accorder du temps… Quand prenez-vous le temps de respirer ?
Pour aimer il faut s’aimer
D’après un sondage, 95 % des femmes sont mécontentes de leur apparence. Leur hyper-exigence les mènent à disqualifier la plupart des hommes : 80 % d’entre eux sont plus laids que la moyenne évaluent-elles. Quand on ne s’aime pas, on ne peut pas aimer les autres. Pour s’aimer il faut apprendre à se regarder en face avec humilité. Quand on en est incapable, il faut chercher l’artiste en soi qui sait trouver la beauté en chaque chose. S’aimer c’est se laisser aimer pour ce qui nous échappe de nous-mêmes. S’aimer c’est accepter de perdre un certain contrôle et quelques fantasmes (Je suis aussi ce que je ne veux pas mais c'est moi.).
Pour aimer il faut investir l’ «être »
Dans l’existence il y a 3 champs principaux à occuper : l’être, l’avoir et le faire. Nous les investissons dans des proportions différentes selon notre personnalité (spirituelle, comptable, conquérante…), notre histoire (Qu’ai-je à régler ?) et nos opportunités (Que m'offre la vie ?). Les pages des magazines regorgent d’anecdotes dramatiques sur le trajet suicidaire de ceux qui ont et font mais négligent l’ " être ". Le manque d’ " être" donc de conscience mène tout droit au désastre. Vous pouvez accumuler les richesses et collectionner les performances, si vous êtes incapable d’amour (donner et recevoir) votre vie vous angoissera par son vide. L'accumulation ne tend qu’à obtenir l’amour. C’est une mauvaise stratégie ; elle n’attire que jalousie et convoitise.
Prendre le temps d'aimer
Si vous pensez que l’amour n’est qu’une molle gentillesse, vous aurez du mal à lui laisser de la place compte tenu d’une conjoncture qui demande de jouer des coudes. Par contre, si vous comprenez que l’amour est un état dynamique : ouverture maximale au monde, échange d’énergies, création de possibles illimités, vous saisirez qu’il est important de trouver le temps de le nourrir et de l’entretenir. Laisser une place à l’amour c’est sanctuariser un temps pour soi, cesser de s’accabler et de condamner autrui, croire en la magie de la vie qui nous fait vivre d’heureux hasards, donner du temps au rêve, au désir et à la beauté.
Comme dit Edith Piaf : « A chaque fois j’y crois et j’y croirais toujours, ça sert à ça l’amour. »