LA NUANCE
EN SOUHAIT...
La meilleure manière d’accéder au niveau que l’on souhaite atteindre est de tirer les enseignements de ses échecs autant que de ses réussites. Les sportifs et leurs entraîneurs ont parfaitement intégré cette logique de réflexion en partant du principe que rien n’est jamais tout bon ou tout mauvais. Pour progresser, il faut donc savoir relativiser le meilleur et comprendre le pire. Un mode de réflexion pourtant de plus en plus absent de nos sociétés actuelles au sein desquelles n’existent plus qu’un qualificatif et son contraire. Entre les deux rien !
On est désormais pour ou contre, bon ou mauvais, riche ou pauvre, faible ou puissant, laxiste ou sévère, ouvert ou fermé, progressiste ou conservateur, violent ou pacifiste, libre ou opprimé... Dans tous les domaines on n’entend, et on ne parle, plus que des extrêmes. Le milieu, l’équilibre, la convergence du meilleur de chacun ou de chaque cause, sont passés de mode. La « moyenne », la conciliation, le « ventre mou » sont déconsidérés et raillés.
Il faut prendre position ! Entre les extrêmes les attitudes relatives n’ont plus leur place. Seuls existent le blanc ou le noir. Le gris et ses nuances sont devenus les couleurs des « faibles » , des inintéressants, des indécis, des couards, des « ménagères de 50 ans ». Ne pas choisir, s’abstenir ou se positionner « entre », c’est au mieux être oublié au pire être banni. La nuance a disparu et tenter de comprendre « l’autre », c’est déjà pactiser avec l’ennemi !
Mon plus grand souhait pour 2019 serait que, tel le sportif qui analyse les raisons des ses échecs et de ses réussites pour devenir meilleur, chacun analyse les raisons du comportement de « l’autre » pour trouver des solutions intermédiaires susceptibles de rendre l’un et l’autre sinon meilleurs, du moins compatibles et heureux. Et si ce vœux était exhaussé, l’année serait assurément belle !
Michel DORNE |