Juillet 2016 - N°52 - www.parlerdesoi.com
En finir avec la peur de l'autre
 
 
 
 
"C'est de ta peur que j'ai peur"
William Skakespare
 
 
Que voulez-vous que l'autre ignore de vous ?
Nous pensons trop souvent que le regard de l’autre est malveillant. Nous soignons notre « production »  pour qu'elle soit inattaquable : prise de parole, silhouette, dossier à rendre, dîner, tout ce que nous soumettons au regard extérieur. Le contrôle nous rassure sur notre capacité à cacher notre faille, celle par laquelle l'autre pourrait nous atteindre. Ainsi muraillé, personne ne rentrera. Le prix à payer : le meilleur n'entre pas non plus.

Vous serez jugé : acceptez-le !
Montrer uniquement ce que nous pensons que l'autre attend de nous ne nous préserve pas de notre peur la plus profonde ; celle de ne pas être aimé,  de ne pas avoir notre place dans le monde, d’être exclu  : famille, communauté, société, entreprise. Vous serez jugé quoiqu’il arrive … mais à l’aune de votre propre exigence.

Miroir, ô mon miroir dis-moi si je suis aimable !
Ce que nous interprétons du regard de l’autre n’est que le reflet du regard que nous portons sur nous-même. La noirceur supposée du regard de l’autre nous renvoie notre ombre c’est-à-dire tout ce que nous condamnons de nous-même parce qu’on nous a appris à le détester  (parents, normes de la société, figures d’autorité diverses). Exemple : J’ai peur qu’on me trouve faible, émotif, laid, autoritaire, peu soigné, bavard, fantaisiste, dirigiste, lent, rêveur, sérieux… parce qu’on m’a fait comprendre que ce n’était pas acceptable dans le milieu dans lequel j’ai grandi. Et c’est ainsi que chacun tremble au fond de lui-même devant le regard susceptible d’entrevoir l'interdit qui se cache.

Que dit de vous le regard de l'autre ?
Une chose est sure, plus nous tentons d’étouffer quelque chose (attitude, penchant, pensée, comportement…), plus ça pousse de l’intérieur pour percer, voire exploser. C'est ainsi que nous entrons dans la terreur de l’autre qui n’est finalement que l'angoisse de découvrir qui nous sommes véritablement. Et d'en payer le prix. Prendre le risque de la liberté. Perdre ce qui est acquis. Recommencer. Plus on se connaît et moins on redoute le regard de l’autre. Au contraire, on le recherche et on se sent enfin libre.

L'autre : notre meilleur ennemi
Acceptons tout d'abord que l'autre a autant peur que nous. Plus il nous sent tendu, plus il se tend, plus il nous sent critique, plus il critique. L'être "normal" est généralement bienveillant et heureux de le manifester. Dans tous les cas, il est intéressant de se dire qu'au moins 1% de ce qu'il nous dit peut être vrai. Si on me dit que je suis "arrogante", je le prends comme une information et non comme une critique. Qu'est-ce que veut dire "arrogance" pour moi ? Pourquoi cela me gêne t-il ou au contraire m'indiffère ? Il ne s'agit pas de savoir pourquoi l'autre me dit cela mais me demander pourquoi, moi, je réagis comme je le fais. Là commence le travail sur soi et la fin de la peur de l'autre. L'autre devient notre meilleur ennemi.

Ne cherchez pas à comprendre autrui, vous avez toutes les chances de vous tromper. Concentrez-vous sur vos émotions et sur ce que vous voulez en faire. Restez le maître du jeu.
 
Nathalie Vogelsinger-Martinez, Coach de carrière, coach de vie
 
Contact : parlerdesoi@gmail.com