Le calendrier de l’avent a commencé. Pour la Case de Santé, c’est le calendrier de « l’avant-fermeture » qui court toujours.
On aime bien le Père Noël. Mais on n’y croit pas vraiment. Ce à quoi nous croyons à la Case de Santé, c’est aux droits fondamentaux et aux droits sociaux des personnes, droits qu’il s’agit de rendre effectifs car, dans la société inégalitaire et discriminatoire dans laquelle nous nous enfonçons, les droits ne vont pas de soi.
Toulouse et sa région dispose d’un outil unique en France qui permet dans bien des situations de faire valoir réellement le droit à la santé pour tou-te-s et qui réduit les conséquences des inégalités sociales de santé, qui elles, se creusent.
Fragile financièrement, cet outil risque de disparaître si les pouvoirs publics ne consolident pas de manière pérenne les moyens qui lui sont nécessaires pour fonctionner normalement.
Depuis quatre mois, nous avons fait des propositions de dialogue ; nous avons travaillé et soumis un plan de consolidation et de déploiement des actions de la Case de Santé ; nous avons ouvert nos livres et détaillé l’ensemble de nos coût, jusqu’au dernier trombone.
Depuis trois mois, nous sommes en lutte, avec nos usager-e-s et le soutien d’un Comité de Défense largement ouvert sur la ville et les réseaux professionnels.
Grâce à cette mobilisation, rare autour d’un centre de santé comme le nôtre, certains financements ont été débloqués pour améliorer la situation immédiate. Pas suffisamment pour envisager de passer le cap du 31/12/2014 malheureusement.
Devant l’absence totale de dialogue opposé à la Case par l’ARS, la Préfecture a organisé une mission de médiation qui a permis de rassembler les principaux partenaires publics de la Case de Santé autour de certains constats le 07/11 dernier dont il est ressorti que :
- l’ensemble des pouvoirs publics réunis se sont engagés à tout faire pour que la fermeture de la Case de Santé ne soit pas une option ;
- ils ont également indiqué vouloir déterminer leurs engagements financiers sur la base d’un chiffrage et de garanties de gestion apportées par l’association gestionnaire.
Le 17/11 nous avons participé à une table-ronde sous l’autorité de la Direction Générale de l’ARS. Elle a rassemblé outre l’ARS, la Préfecture, la Mairie de Toulouse, le Conseil Général de la Haute-Garonne, le Conseil Régional de Midi-Pyrénées, la CPAM de la Haute-Garonne, la DRJSCS et la députée de la Haute-Garonne C. Lemorton. La Présidente de l’association, les représentant-e-s de l’équipe salariée, accompagné-e-s de l’expert-comptable de l’association, ont présenté les éléments attendus. Si, à notre grande désillusion, la table-ronde n’a abouti à aucune décision concrète, elle a ouvert un processus de travail sur les bases que nous avons posées, processus qui devait se tenir dans un délai de 15 jours.
Depuis, les quinze jours sont passés. Et malgré deux tentatives de contact, nous nous heurtons à nouveau au silence radio de l’ARS. Pourtant il y a urgence : à quelques semaines de la fin de l’année 2014 il manque toujours 75 000 euros pour boucler le budget 2014.
Samedi 6 décembre, le Père Noël vient à Arnaud Bernard inaugurer le marché de Noël de la place. Nous lui toucherons deux mots de la situation, mais ce n’est pas lui qui nous apportera les réponses attendues. Et on ne va pas attendre Noël pour que l’ARS nous fasse des annonces sérieuses.
Lundi 8 décembre, trois semaines seront passées. Nous pensons raisonnable qu’à cette date, l’ARS ait pris la décision de débloquer les fonds nécessaires pour 2014 et annonce son niveau d’engagement pour 2015. Nous n’aurons alors plus le temps d’attendre…