FAISONS GAFFE !
Alors que les actes racistes, xénophobes et antisémites se multiplient dans tous les compartiments de la société, on peut s’interroger sur le rôle que joue, ou pourrait jouer, le sport dans ce phénomène. Le terme « sport », fait référence à une multitude de pratiques (familiale, scolaire, associative, amateure, semi-professionnelle, professionnelle) et une multitude d’acteurs (parents, enseignants, entraîneurs, public, médias), ainsi, suivant le niveau de pratique et le public auquel il s’adresse, le message sportif peut-être paradoxal. Le sport a la capacité de réunir des acteurs de tous âges, de tous horizons et de tous milieux, autour de valeurs humanistes qu’il entend transmettre, mais parce qu’il repose toujours sur la sélection, la compétition, la masculinité et surtout, sur un entre soi puissant, le sport peut être le creuset de postures racistes et discriminatoires. L’univers sportif est indéniablement défini par un esprit de compétition qui privilégie les plus forts face aux plus faibles ! Ainsi la recherche de la performance, le dépassement de soi et surtout des autres, le souci des compétiteurs de « faire la différence », les enjeux économiques, la médiatisation, sont des bases susceptibles de légitimer des postures racistes, xénophobiques ou discriminatoires. Dans les stades les mots « Batard », « Pédé », « Négro », « Nul », « Encu… », « sale race » et les "cris de singe", sont devenus des « qualificatifs courants » qui ne font malheureusement pas réagir suffisament de monde ! Dans cet univers si particulier, en plus du fairplay et de la non violence, c’est aussi et surtout aux mots qu’il faudrait attacher une importance majeure. Le sport a d’indéniables valeurs à défendre, mais du fait de ses enjeux, de la banalisation des insultes et des propos dévalorisants, il devient trop souvent un incidieux « centre d’entrainement » à la différence, au mépris et parfois à la haine. Faisons gaffe !
Michel DORNE |