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Ces derniers temps la justice fait à nouveau la une, mais malheureusement surtout dans un sens fort négatif: un manque d'effectifs partout, de multiples problèmes par rapport à l'accès au Palais de Justice, des difficultés de transfert des détenus aux salles d'audience et de nombreux ajournements suite aux transferts pénibles, etcetera. Désespéré, un président d'un tribunal menaça même, dans la presse, de fermer les portes du tribunal afin d'avoir finalement un contrat d'entretien pour le bâtiment. N'oublions pas non plus qu'un accusé fut très récemment acquitté par manque d'un interprète. Mais cela n'a rien d'étonnant, car les moyens financiers supplémentaires tant attendus et promis ne sont toujours pas là! Et les greffes “fortunés” ne parviennent pas toujours à payer les interprètes et traducteurs par manque d'un … greffier. Nous voilà donc dans le fameux cercle vicieux.
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C'était avec beaucoup d'esbroufe que le ministre nous promit, en novembre 2014, l'autoliquidation de la TVA pour remédier plus au moins aux problèmes des factures non payées, un phénomène tellement caractéristique du secteur des traducteurs et interprètes assermentés. Il n'en est toujours rien. L'administration du ministre se propose même d'exécuter la loi sur le registre national (qui entrera en vigueur dans un an et demi) et de transposer les directives européennes relatives au droit à l'interprétation et à la traduction en matière pénale sans augmenter le budget. Vous l'avez bien lu: le budget, aussi insuffisant soit-il pour honorer les prestations des traducteurs et interprètes, ne pourra augmenter, soi-disant parce que le ministre ne saurait faire accepter ça à ses collègues. Notre grève du zèle du 14 novembre dans les tribunaux d'Anvers, Bruxelles et Gand, bien réussie, bénéficiait d’une large attention de la part de la presse. S'y ajouta notre lettre ouverte au ministre et la concertation avec le ministre et son cabinet, aboutissant aux paiements anticipées de plusieurs mois tels qu'annoncés. L'union professionnelle des traducteurs et interprètes assermentés, en abrégé UPTIA, fut constituée peu après. C'est la seule et première union professionnelle répondant aux dispositions de la loi sur les unions professionnelles, constituée par et pour des traducteurs et interprètes assermentés en Belgique, comme son nom le dit.
Au cours des six mois écoulés, nous avons travaillé avec l’administration à la mise sur pied concrète d’une telle union. Les statuts ont été publiés, un code déontologique spécifique et détaillé a vu le jour, ainsi qu’un règlement disciplinaire. Et des contacts ont été établis avec des écoles de langues et des centres de formation. Nous souhaitons en effet donner à notre profession tout le sérieux qu’elle mérite. Et veiller à ce que nous soyons respectés et appréciés.
Nous avons bien évidemment joué un rôle actif et prédominant en tentant d’améliorer la réglementation existante.
L’UPTIA a fait parler d’elle lors de la journée d’alerte du la Justice qui a eu lieu le 20 mars dernier. Notre premier communiqué de presse a immédiatement été relayé par Metro, notre secrétaire Albina Demaku est apparue ce même soir dans le reportage couvrant l’événement dans le journal de la VRT et une délégation importante était présente dans la salle des pas perdus du palais de justice.
Le mercredi 27 mai dernier, l’UPTIA a diffusé un communiqué pour dénoncer la situation intenable liée à l’accès au palais de justice de Bruxelles, en interpellant les responsables sur place. Le jour même, nous avons reçu de nouvelles instructions du premier président de la cour de cassation, visant à nous faciliter l’accès aux bâtiments (informations postées sur le groupe Facebook "Gerechtsvertalers en tolken", nous y postons également en français).
Le vendredi 29 mai dernier, le juge du tribunal de police de Termonde, Peter D’Hondt a (une fois encore) dénoncé le manque répété d’interprètes. L’UPTIA a immédiatement réagi et a eu l’occasion de s’exprimer longuement sur la problématique (VTM Nieuws, VRT radio, De Morgen, De Standaard, Het Nieuwsblad, Het Laatste Nieuws ). Nous avons à nouveau pu dépeindre les conditions de travail pénibles de notre profession. Un point important à l’heure de la phase décisive de la concertation avec le cabinet. Vous trouverez ci-après plusieurs liens vers les articles de presse publiés à ce sujet.
C’est dans la plus grande discrétion et avec une patience de moine que notre trésorier Werner Vandemeulebroucke s’est appliqué, au cours des six derniers mois, à obtenir - à Bruxelles et ailleurs - l’heure d’attente minimale garantie. C’était une bataille perdue d’avance. Et pourtant, le 2 juin dernier, le Service des Frais judiciaires du SPF Justice a finalement informé officiellement les greffiers de la nouvelle méthode de travail. Bien évidemment, 34,05 euros (tout au plus deux fois par jour) pèse toujours scandaleusement peu dans la balance des garanties minimales, pour couvrir une demi-journée de travail. Mais étant donné la rigidité et la lourdeur de la Justice, considérons cela comme une victoire symbolique de poids. Nous sommes à juste titre fiers de notre trésorier qui a défendu bec et ongles ce dossier !
Dans l’intervalle, 19 administrateurs/fondateurs travaillent dans l’ombre : dresser l’inventaire des problèmes auprès de divers services, éplucher les lois et directives, effectuer un travail de lobby, faire rédiger des questions parlementaires, etc.
En ce moment, deux administrateurs de l’UPTIA se préparent plus spécifiquement à représenter notre secteur et prendre la parole en son nom lors de la journée d’étude du 16 juin prochain à Bruxelles, dédiée au registre national des traducteurs et interprètes assermentés. Une organisation de l’Institut national de Criminalistique et de Criminologie (INCC) et du CEP (Centre d’Etudes sur la Police). Une journée d’étude qui s’ouvrira par une allocution du ministre de la Justice. Les personnes intéressées peuvent toujours s’inscrire. Vous trouverez ci-dessous les liens vers les sites de l’INCC et du CEP, ainsi que le lien vers une contribution à l’événement dans De Taalsector. |